«L'Egypte n'a pas fait la guerre, l'honneur revient à l'Algérie qui a mobilisé les meilleurs de ses hommes.» Réunis, jeudi à Oran, les représentants des 18 wilayas de l'Ouest et du Sud-Ouest ont revendiqué le droit à leur existence. Protestataire a été le regroupement d'Oran à travers lequel les présents ont plaidé pour leur reconnaissance. Celui-ci se concrétisera par la satisfaction des droits des combattants du Moyen-Orient, a estimé M.Kaci Ramdane, président de l'Association des combattants du Moyen-Orient. Cela va de soi, compte tenu de la mobilisation, sans faille, de ces hommes lors des moments cruciaux qui ont sérieusement ébranlé la nation arabe durant les deux guerres de 1967 et 1973. «Vous aviez besoin de nous hier, nous avons besoin de vous aujourd'hui», a expliqué M.Kaci Ramdane, qui a plaidé pour la valorisation des revendications socio-morales des combattants des deux guerres. Ce qui semble gêner le plus le président de l'Organisation des combattants du Moyen-Orient, est cette «omission» de leurs droits élémentaires expliquant que les soldats mobilisés pour les deux conflits ne bénéficient pas de la pension typique, ni de soins dans les hôpitaux militaires. Selon M.Kaci Ramdane, l'institution militaire n'assure pas les droits des anciens combattants qui sont en majeure partie de jeunes appelés. «Il y a parmi nous des morts, des blessés, des malades, nos droits sont ignorés et notre dignité est bafouée», a déploré l'orateur. Mettant en évidence la principale revendication des combattants du Moyen-Orient, le président de ladite organisation a plaidé jeudi, à partir d'Oran, la reconnaissance intégrale et officielle de leur organisation par l'Etat. «Nous avons été mobilisés en 1967 et 1973», a-t-il rappelé annonçant qu'entre 6000 et 7000 soldats actifs et appelés sont tombés au champ d'honneur pendant les deux guerres. En une phrase, l'orateur résume sa sortie d'Oran à travers laquelle il fera une rétrospective sur l'histoire contemporaine du Moyen-Orient avant de souligner que la contribution algérienne, durant les guerres de 1967 et 1973 était exceptionnelle et directe. L'Algérie qui a payé en blanc le chèque de la guerre arabo-israélienne a pris part, de manière, à la fois, agissante et conséquente en usant de tous ses moyens pour faire face à l'assaut israélien contre l'Egypte en 1967. Tenant un discours direct, le président de l'Organisation des combattants du Moyen-Orient a résumé son intervention en établissant un constat des plus virulents sur le rôle de l'Egypte pour la libération de ses terres envahies par Israël. «L'Egypte n'a pas fait la guerre, l'honneur revient à l'Algérie qui a mobilisé les meilleurs de ses hommes.» Habile et direct, il récidive en coupant net l'herbe sous les pieds des faussaires de l'Histoire en évoquant le rôle prépondérant de l'Algérie et des Algériens dans la lutte pour le devenir de la nation arabe en répondant présent lors des guerres de 1967 et de 1973. Loin de toute polémique stérile, l'orateur n'a aucunement surpris les participants à la rencontre d'Oran en déclarant que «c'est l'Algérie qui a fait les guerres de 1967 et de 1973». A la fin de son intervention, le président de l'organisation a annoncé la tenue, le 4 mars prochain, d'un rassemblement devant le siège national du FLN auquel prendront part près de 5000 adhérents.