Le débrayage reconductible dans le secteur de l'éducation nationale se poursuit pour cette semaine. Les arrêts de cours seront, également, maintenus jusqu'à mardi prochain, date de la réunion du conseil national. Les deux syndicats à savoir le Conseil national autonome des professeurs de l'enseignement secondaire et technique (Cnapest) et l'Union nationale du personnel de l'enseignement et de la formation (Unpef) ont affirmé que leur mouvement de protestation se poursuivra “tant que leurs exigences ne sont pas satisfaites”. Le boycott des cours et des compositions des élèves est au programme jusqu'à nouvel ordre. Une décision qui sera prise lors du prochain conseil national et qui est conditionnée par la satisfaction des trois revendications socioprofessionnelles : la retraite après 25 ans de service, la refonte de la gestion des œuvres sociales, ainsi que l'ouverture du dossier de la médecine du travail. Les représentants du syndicat de l'Unpef parlent, également, des risques d'une année blanche. “La balle est désormais dans le camp de la tutelle et c'est à elle seule d'assumer les conséquences d'un tel mouvement. Si nous continuons la grève pour deux semaines, nous pouvons à ce moment-là parler d'une année blanche”, ont-ils déclaré. Même son de cloche du côté du Cnapest, qui précise que la grève se poursuivra et les compositions seront bloquées. “Nous avons sollicité le président de la République pour prendre en charge notre dossier. C'est notre ultime recours”, a déclaré M. Boudiba, chargé de communication du Cnapest. Il a indiqué que jusqu'à aujourd'hui aucune information n'a filtré concernant la concrétisation des trois revendications des enseignants. “Nous n'avons eu aucun contact avec la tutelle pour résoudre la crise de l'éducation nationale. La tutelle continue dans sa politique de mépris envers les travailleurs de son secteur”, a-t-il dit. Pour aujourd'hui, il faut s'attendre à ce que les trois paliers de l'éducation nationale, primaire, moyen et secondaire, soient paralysés par les grévistes, comme ce fut le cas jeudi dernier où plusieurs écoles ont affiché leur adhésion au mouvement de contestation. Selon les deux syndicats (Cnapest et l'Unpef), le mouvement de contestation a battu le record de mobilisation, et ce, dès les premiers jours de la grève. “C'est une véritable démonstration de force. Le débrayage d'une semaine reconductible a mobilisé presque toute la corporation des enseignants et des travailleurs de l'éducation nationale. C'est impressionnant. Le taux de suivi de la grève dépasse celui enregistré lors du débrayage du mois de novembre 2009”, ont souligné les représentants des deux syndicats autonomes de l'éducation. Selon eux, cette mobilisation reflète simplement l'insatisfaction et le ras-le-bol des enseignants ainsi que celle des travailleurs de l'éducation nationale.