“Les agents de sonelgaz n'arrivent pas à relever l'index des compteurs dans les chalets qui entourent la commune d'El-Harrach”, a avoué, avec regret, Abdelhak Latrache, directeur de la distribution d'El-Harrach, lors d'un point de presse animé au siège de la structure, avant d'ajouter : “Si nos agents ne partent pas escortés par les forces de l'ordre, ils mettent leur vie en danger. Les habitants des lieux ne les laissent pas s'approcher ; ils peuvent être agressés”, s'est-il encore plaint. Cette confession est faite pour expliquer la perte sèche dont est victime chaque année l'entreprise, qui est évaluée à 60 milliards de centimes pour l'année 2009, soit 10% du chiffre d'affaires pour l'électricité et de 12,89% pour le gaz. M. Latrache a reconnu que l'instabilité des bénéficiaires des chalets et la difficulté qu'a la société d'actualiser les fichiers sont des éléments qui accentuent les pertes. Le directeur reconnaît, toutefois, que les chalets ne sont pas les seuls mis en cause. “Il y a beaucoup de bidonvilles qui sont branchés sans abonnement et c'est une chose qui nous fait perdre beaucoup d'argent. Il faut savoir que la banlieue est de la capitale est entourée de 42 bidonvilles et 15 sites de chalets. En 2009, nous avons comptabilisé 19 agressions”, a souligné le directeur de l'entreprise. Et dans l'optique de limiter les dégâts, la société a régularisé la situation de 8 sites de construction illicites pour l'année 2009. Cette direction, qui couvre 13 communes, a formulé une demande pour intégrer certains bidonvilles dans son programme de distribution d'électricité pour l'année 2010, a précisé M. Latrache. Selon ce responsable, il s'agit des bidonvilles situés dans la circonscription de Dar El-Beïda et qui s'étendent entre Oued El-Hamiz et Dergana et de 17 autres sites, situés dans la commune des Eucalyptus. “Les études techniques de raccordement de certains sites ont été achevées”, a-t-il révélé tout en précisant que “la concrétisation d'une telle opération a besoin de l'accord de la wilaya pour débloquer les financements néces-saires”. M. Latrache reconnaît, en revanche, “l'incapacité” de l'entreprise à éradiquer ce fléau qui fait perdre des milliards chaque année à la société. “Nous ne sommes qu'une entreprise. Nous n'avons aucun pouvoir de décision pour faire face à de tels dépassements”, a relevé le directeur. Pour sa rencontre avec la presse, le directeur de l'entreprise a fait un exposé expansif sur les grandes actions, les défis et les enjeux qui fondent la stratégie de ce secteur vital. Lequel secteur compte 191 219 abonnés dont 185 391 abonnés ordinaires, 4 309 administrations et plus de 1 000 industrielles. Pour l'année écoulée, la filiale sonelgaz a eu 182 697 abonnés en électricité et 107 329 abonnés au gaz et a fait un chiffre d'affaires qui est estimé à 6 050 milliards de dinars. Concernant les créances, la société a récupéré 67,35% de ses créances, soit 5 569 milliards de dinars, dont 18% d'entre eux sont des abonnés ordinaires, 52% des administrations, 20% des industriels, tout en tenant compte des recouvrements des années précédentes. À propos de la gestion du gaz, sonelgaz œuvre à améliorer ses prestations ; pour l'année 2010, l'investissement de l'entreprise atteindra 144 milliards de centimes au lieu de 55 milliards l'année précédente. L'entreprise a aussi révélé qu'elle a enregistré 46,25% d'incidents au 100 km de réseau pour l'année 2009, dont 71 fuites détectées et réparées et 520 incidents réparés. Chose qui est jugée “énorme” par M. Latrache. Un plan d'action a été élaboré qui prévoit entre autres, la création de 51 postes de distribution d'électricité destinés à secourir les postes actuellement en fonction.