Décalé et inspiré, la Cité des vieux, dont le tournage vient de s'achever, aborde avec subtilité et humour la société algérienne… d'une nouvelle manière. Nous sommes en Algérie, en 2030. La société a considérablement changé. Dans un pays où la jeunesse était de 70%, il n'en reste plus qu'un seul, Wahid, qui a choisi de rester sur sa terre au lieu de partir ailleurs à la recherche du “nirvana”. Il évolue au milieu des vieux qui gouvernent le pays où même un ministère de la vieillesse a été instauré. Wahid est vite devenu le chouchou de tout le monde. Pourtant, sa vie bascule le jour où il découvre qu'il y a toujours des jeunes en Algérie avec l'apparition de Sarah, dont il tombe très vite amoureux. Leur relation sera d'abord platonique, mais leurs rapports évoluent même si aucun des deux n'ose révéler à l'autre son amour. C'est le statu quo, alors Walid songe réellement à partir. Mais la presse s'intéresse à Wahid et tente de trouver des réponses à son départ. Ceci est le synopsis du premier long métrage de Yahia Mouzahem, intitulé la Cité des vieux, dont le tournage vient de s'achever. Lors du tournage des quelques dernières scènes à Alger, et précisément au Jardin d'Essai (El-Hamma), nous avons rencontré l'équipe très sympathique de ce film. Entre deux séquences, Yahia Mouzahem, nous a déclaré que son “premier bébé” fera sans doute parler de lui en raison de son originalité. Car c'est une comédie drôle (humour décalé) et touchante à la fois où quasiment tout est basé sur les mimiques, les grimaces et la gestuelle. “Je me suis un peu inspiré des comédies américaines et, franchement, je suis fier du casting”, nous a confié le réalisateur du vidéo-clip les Gladiateurs (une chanson pour l'équipe nationale de football) de cheb Akil et Sinik. L'ambiance sur les lieux était extrêmement sympathique, notamment grâce à la bonhomie et la fraîcheur de l'acteur principal, Mohamed Bouchaïeb (Wahid). “Ce personnage me correspond énormément. Je représente toute la jeunesse algérienne qui vit cette situation. Tous les jeunes veulent partir car il n'y a pas de place pour eux, pas de travail. Dans notre pays, les vieux détiennent tout, dans tous les domaines et ne veulent pas céder leur place”, déclare le tordant Arezki Aristote dans Djemaï Family. Du haut de ses 25 ans, l'acteur a déjà donné la réplique à Salah Ougroute dans Djemaï Family et à Lyes Salem dans Mascarades. Quant au personnage de Sarah, il sera campé par la jeune et pétillante comédienne Souhila Maâlem, qui nous a révélé : “Je suis très contente d'interpréter ce rôle, en plus, Sarah me ressemble énormément. Elle est joyeuse et très gâtée comme moi, je me suis retrouvée en elle. On retrouve plusieurs situations, du romantisme, du rire, de la danse…” Et d'ajouter : “Je ne savais pas que j'allais jouer dans ce film, c'était une surprise. J'ai connu Mouzahem sur Facebook, et il m'a annoncé que je correspondais au personnage qu'il voulait. J'ai été prise sans faire de casting.” Le tournage s'est achevée aux environs de 18h, mais finalement il restait une petite scène à finir pour cette semaine. L'équipe a, par ailleurs, déjà parcouru plusieurs quartiers d'Alger, notamment le port, place Audin, El Biar, les Bananiers, Dely Brahim et la Pointe. “Il reste maintenant, six semaines de montage ; on essayera de le télescoper pour sa sortie en avril. Mais je vise les festivals internationaux pour représenter l'Algérie. Ce film parle de jeunes, et si je le projette en premier en Algérie, il n'aura pas assez d'audience”, nous a annoncé Yahia Mouzahem. Le synopsis est original et le casting est composé de comédiens chevronnés à l'instar de Larbi Zekkal, Aïda Kechoud, et Ahmed Benaïssa.