Les handballeuses algériennes juniors n'ont pas pesé lourd sur la balance au championnat du monde qui se déroule à Fyro en Macédoine où elles étaient balayées au premier tour de la compétition en évoluant dans le groupe “D”. Face à la Roumanie, l'Allemagne, la Pologne et la Hongrie, nos juniors ont tout tenté, en vain. L'écart de niveau était tel qu'elles ne pouvaient même pas tenir une mi-temps. Pas du tout au point, les représentantes du continent africain ont souffert tout au long du premier tour, où elles ont tenté de limiter les dégâts face à des équipes très bien préparées. Battues par la Roumanie (33-20), l'Allemagne (33-13), la Pologne (36-17) et la Hongrie (36-12), les Algériennes se sont tout de même donné à fond, mais ni la volonté ni le courage ni la hargne de vaincre ne suffisent à ce stade de la compétition. Ces résultats ont relégué nos filles à la dernière place du groupe, dominées par les Hongroises avec un total de 8 points devant les Roumaines (5) et les Allemandes avec le même nombre de points que les Roumaines. Nos juniors joueront dès ce lundi dans la poule de consolation contre le Brésil, le Japon, le 12 août, et le Congo, le 13 août. Nos filles ont été engagées pour remplacer l'Angola, qui a déclaré forfait. Nos filles sont-elles à blâmer après une telle sortie, complètement ratée ? La réponse est, de notre avis, non, puisque les raisons sont ailleurs et ces juniors n'ont récolté que le fruit d'une gestion catastrophique du sport féminin au niveau national. Le sport féminin est souvent synonyme de “bricolage” au sens propre du terme et peu de dirigeants sportifs y croient. Plusieurs gestionnaires de fédérations n'accordent aucun intérêt à la pratique du sport féminin à un niveau de compétition. Sauf quand c'est l'athlète elle-même qui s'impose par ses résultats techniques. Combien de fois a-t-on entendu un responsable sportif au niveau d'une fédération se demander à la veille d'une compétition : “Ah ! Il y a les filles” ? Cela dénote l'absence d'intérêt pour cette catégorie qui a valu pourtant à notre pays des satisfactions à l'échelle mondiale. Pour revenir à l'équipe juniors de handball, il n'y a qu'à jeter un coup d'œil sur la gestion du championnat féminin pour se faire une certaine idée sur le niveau réel de nos filles dont la qualification au mondial relève du miracle (invitation). Une mauvaise programmation (souvent le matin), une évolution devant des tribunes vides, une préparation au sein de la sélection nationale à la va-vite, un manque de sparring, etc. sont autant de facteurs qui précipitent de tels résultats au niveau mondial. Le sport féminin doit bénéficier d'autres moyens reposant sur une politique claire et solide à même d'assurer une continuité dans la prise en charge de sa pratique et éviter, à chaque fois que notre pays doit faire face à une manifestation sportive internationale, d'être pris de court. Ce ne sont sûrement pas les talents qui manquent, car les Zhor Gadouche, Soraya Ahdjoudj, pour ne citer que ces deux-là, ont démontré que notre pays est en mesure de former de grandes championnes en handball, basket-ball et autre volley-ball. Mais ni les paroles, ni les décisions sur papier ne suffisent à elles seules pour faire avancer les choses. M. A.