Dans un ouvrage intitulé Le management, étude à l'usage de l'entreprise, Ahmed Rouadjia, docteur d'Etat en histoire et sociologie, le professeur des universités, auteur de plusieurs ouvrages consacrés à l'Algérie et d'études notamment sur l'immigration algérienne en Europe et l'économie des organisations, tente de répondre à la problématique : quels enjeux représentent pour l'Algérie le management saisi au sens de destin des ressources humaines ? “Fonction controversée, la GRH apparaît cependant dans ses principes de gestion et de commandement comme une nouvelle technique de réadaptation et de gestion et de commandement comme une nouvelle technique de réadaptation et de réajustement du système capitaliste dominant aux nouvelles exigences de la production et de la redistribution de la richesse à l'échelle du globe. Ce qu'on appelle désormais – mondialisation de l'économie – n'est rien d'autre que cette nouvelle façon de gérer l'économie de la planète selon les réquisits du capitalisme dominant. Or, la GRH s'inscrit tout à fait dans cette stratégie d'extension et d'expansion pacifiques jamais atteintes auparavant par le capitalisme à travers les quatre coins du monde. Ce capitalisme du type nouveau ne fait plus démonstration comme autrefois de la force brute pour s'implanter et coloniser les terres des contrées lointaines, mais d'intelligence économique dont la GRH en est l'expression raccourcie. De ce point de vue, la GRH se révèle être une méthode efficace en ce qu'elle met l'accent sur les compétences regardées à la fois comme avantages comparatifs qui compensent la rareté de ressources (énergie, matières premières, main-d'œuvre et comme capital humain exportable et monnayable”, écrit-il en conclusion du texte. L'auteur de l'ouvrage ajoute plus loin : “S'il ne faut pas dénier aux compétences et aux techniques de gestion leur indispensable utilité, il n'en reste pas moins vrai que celles-ci ne deviennent bénéfiques pour tous qu'à la condition qu'elles ne soient pas le monopole d'un club restreint de nations. Or, pour que ces compétences ne restent pas le monopole et l'instrument de domination et de chantage entre les mains d'une poignée de pays développés, il appartient aux nations sous-développées comme la nôtre de briser ou de réduire ce monopole par l'investissement formation, mais aussi par la captation et l'utilisation systématique des compétences nationales, éparpillées, marginalisées ou insuffisamment exploitées.”