La police irlandaise a procédé, jeudi dernier, à l'arrestation d'un groupe impliqué dans la tentative d'assassinat de Lars Vicks, caricaturiste suédois. Le groupe composé de sept personnes, quatre hommes et trois femmes, compte deux ressortissants d'origine algérienne. Les autres individus sont natifs d'Irlande, de Croatie, de Libye et de Palestine. Les arrestations ont été effectuées au cours de raids dans les villes côtières de Cork et Waterford, au sud-ouest de la République d'Irlande. Des investigations conduites conjointement pas les services irlandais, britanniques et américains ont permis d'identifier les mis en cause. Leur interpellation intervient au lendemain de l'inculpation à Philadelphie, aux Etats-Unis, de Coleen La Rose, alias Jihad Jane, identifiée comme l'exécutante potentielle de l'assassinat du caricaturiste suédois. Celui-ci est accusé d'avoir blasphémé le Prophète Mohamed en le représentant sous une image outrageante. Le dessin en question est vieux de presque trois ans. Il est paru en 2007 dans Nerikes Allehanda, un quotidien suédois. Depuis, son auteur a reçu des dizaines de menaces de meurtre. Selon la presse irlandaise, le chef du groupe ayant organisé son meurtre est un Algérien de 49 ans qui vit en Irlande depuis une dizaine d'années en qualité de réfugié politique. Sa femme de nationalité américaine est également impliquée dans la tentative d'assassinat. En signe de solidarité avec le dessinateur, les journaux suédois ont décidé, hier, de republier les caricatures infamantes, sans crainte d'attiser à nouveau la flamme de la controverse et de heurter encore les musulmans. Des dessinateurs danois ont inauguré cet art de mauvais goût en 2005. Les pastiches offensifs à l'image du Prophète ont soulevé un vent de colère au sein de la communauté musulmane à travers le monde. La venue à Londres, la semaine dernière, de Geert Wilders, auteur de Fitna, un film offensif de l'Islam, a également donné lieu à des protestations de rue. Le réalisateur et néanmoins membre du Parlement des Pays-Bas était invité par la Chambre des Lords du Parlement britannique pour présenter son film. Il y a un an, M. Wilders avait été interdit d'entrée au Royaume-Uni par le Home Office. Les autorités britanniques avaient estimé que la venue du député d'extrême droite constitue une menace à la sécurité publique et risque de nuire à la cohésion intercommunautaire.