Le quotidien des personnes handicapées reste amer, en dépit des dispositifs mis en place dans le cadre des différentes politiques nationales pour leur insertion. Traités carrément comme des êtres inférieurs, leur accès à l'éducation et au travail reste significativement restreint, une situation obligeant un grand nombre de handicapés à sortir dans les rues pour mendier afin de survivre. Particulièrement après la fermeture de leur “seule” entreprise de balais à Alger depuis plusieurs années. Un quotidien amer vécu en dépit des dispositifs mis en place dans le cadre des différentes politiques nationales pour la prévention et l'insertion des personnes handicapées par les pouvoirs publics. “La diffusion de l'information concernant les droits des personnes handicapées est un devoir pour les médias”, estime M. Azouz Abdelkader, gérant directeur de la publication de la revue Vouloir, le seul magazine spécialisé en Algérie dédié à cette frange de la société. “Cette journée doit être l'occasion de réaffirmer certains principes de base, trop souvent oubliés. Il s'agit de la reconnaissance des droits fondamentaux tels que l'éducation et l'accès au travail”, soulignera M. Azouz. Estimant le nombre de handicapés en Algérie à 2 millions, M. Ould Abbès, ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Communauté nationale à l'étranger s'exprimant au Forum du quotidien El Moudjahid, a affirmé que “l'élaboration d'un projet d'amendement de la loi 2002 relative à la protection et la promotion des personnes handicapées est en cours. Cette commission est chargée d'examiner la possibilité d'élever le taux d'insertion de cette catégorie dans le monde du travail de 1% (selon la loi) à 2 ou 3%, indiquant que ce projet de loi sera bientôt soumis à l'APN”, selon l'APS. Il précisera aussi que “cet amendement permettra d'être en conformité avec la convention internationale relative aux droits des personnes handicapées ratifiée par l'Algérie”. Le ministre expliquera à l'occasion que la loi relative à la protection du handicapé promulguée en 2002 a été suivie par 17 décrets exécutifs, dont 14 ont été adoptés alors que trois sont toujours à l'étude. Quant aux maladies chroniques (cancer, tension artérielle, maladies du cœur et des reins), elles sont désormais classées parmi les handicaps au vu de leur lourde prise en charge, annoncera M. Ould Abbès lors de cette rencontre à l'occasion de la célébration de la Journée nationale du handicapé. Concernant le transport des handicapés, le ministre a affirmé que son secteur a conclu plusieurs conventions avec 29 entreprises publiques de transport et affecté une enveloppe financière de 110 millions de dinars à la couverture des frais de transport de cette catégorie en 2009 et que le ministère prend également en charge les frais de transport des personnes souffrant de maladies chroniques résidant dans des wilayas éloignées pour des soins à Alger ou n'importe quelle autre wilaya. Quant à la pension allouée au handicapé, le ministère prévoit son augmentation de 4 000 à 6 000 dinars en vue d'améliorer les conditions de vie de cette catégorie. Par ailleurs, “le tuteur officiel” des handicapés a souligné que plus de 667 000 cartes pour personnes handicapées, leur permettant de bénéficier d'une prise en charge sociale, ont été délivrées au 31 décembre 2009. Invité au Forum d'El Moudjahid à l'occasion de la Journée nationale du handicapé, le président de l'Union, M. Mohamed Nabil Rezzag, a tenu à préciser que “l'insertion des handicapés dans la vie professionnelle demeure difficile, les jeunes handicapés diplômés des centres spécialisés et d'universités sont réellement confrontés au chômage en dépit de leurs compétences”, et “la célébration de la Journée nationale du handicapé est une occasion d'évaluer les réalisations et les acquis de cette catégorie et d'examiner ses problèmes et préoccupations tels l'insertion dans le monde du travail, le logement et le transport”, selon l'APS. “Nous ne voulons pas qu'on parle de nous juste un 14 mars et un 3 décembre, nous existons toute l'année”, nous diront la majorité des responsables d'associations de handicapés contactés.