Les habitants interpellent le premier responsable de la wilaya pour l'ouverture d'une enquête qui permettra de mesurer l'ampleur des dégâts occasionnés. Les citoyens de Msamda, une localité frontalière de près de 4 000 âmes, relevant de la daïra de Maghnia, sont montés au créneau la semaine passée pour dénoncer de vive voix le laxisme affiché par l'administration et les élus locaux face au massacre perpétré par la mafia locale du foncier sur les terres agricoles relevant du domaine de l'Etat entourant le village et ce qui reste des espaces verts du village. La goutte d'eau qui a fait déborder le vase, déclarent les citoyens en colère à la presse et à la radio locale invitées à cet effet, a été la réaction du délégué communal en charge de la localité face au refus des citoyens de cautionner un projet de réalisation d'un mini-stade combiné à l'endroit d'un petit espace vert agrémenté d'arbres et de bancs récemment créé et entièrement financé par des bénévoles du village à l'intention de leurs aînés. “De nombreux citoyens ont participé à la concrétisation de cette petite aire de repos pour les vieillards de la cité et nous ne permettrons pas que le fruit de notre labeur soit détruit à d'autres fins malintentionnées”, nous déclare Mohamed Laïdouni, un agriculteur de la localité doublé d'un fervent défenseur de l'environnement. “Il existe une grande parcelle de terrain relevant du domaine de l'Etat longeant la route traversant le village qui convient parfaitement à ce genre de projet et nous avons adressé une pétition aux autorités locales en ce sens afin que les souhaits des habitants qui œuvrent concrètement à l'embellissement de cette cité soient pris en considération. Mais nous n'avons constaté aucune réaction de la part des autorités concernées”, déclarent les porte-parole des citoyens contestataires. Décidés à en découdre définitivement avec la mafia locale du foncier qui dicte sa loi à l'intérieur du village, les habitants pointent un doigt accusateur en direction de leur délégué communal qu'ils accusent d'être à la solde d'un groupe de citoyens de la localité qui s'attaque impunément aux espaces verts et aux terrains communaux de la localité en y érigeant des constructions à usage de dépôts qu'ils mettent à la disposition des cartels de la contrebande de la région. Ce groupe de prédateurs, avec la bénédiction non avouée de certains responsables locaux, opère actuellement une véritable OPA sur les terrains communaux situés à l'intérieur du village et sur les terres agricoles relevant du périmètre irrigué le ceinturant. Plusieurs familles du village postulantes à l'aide sur l'habitat rural ont, selon leurs déclarations, carrément vu leur nom rayé de la liste des bénéficiaires. “Ces aides qui nous étaient destinées ont été détournées au profit d'autres familles de leur connaissance ne remplissant aucun des critères exigés”, affirment-elles. Les récentes intempéries qui se sont abattues dernièrement sur la région ont contraint plusieurs de ces familles, que nous avons rencontrées sur place, à fuir leurs habitations menaçant ruine pour aller se réfugier chez des proches mieux nantis. Ces habitants interpellent le premier responsable de la wilaya duquel ils sollicitent l'ouverture d'une enquête qui permettra de mesurer l'ampleur des dégâts occasionnés par ces prédateurs qui s'étendent inexorablement en direction du tracé frontalier. Un nouveau village de constructions illicites érigées en l'espace de quelques mois est en passe de relier la localité de Msamda à la ville marocaine d'Oujda, avons nous pu constater de visu lors de notre retour sur la ville de Maghnia.