Le bureau de wilaya de Tizi Ouzou de la Fédération nationale des veuves et des filles de chouhada (FNFC) interpelle, dans une lettre ouverte, le ministre des Moudjahidine pour intervenir en leur faveur en vue de leur faciliter les procédures de “perception normale” de leurs pensions d'ayants droit de chouhada. Ces vieilles femmes, souvent illettrées, disent “éprouver d'énormes difficultés” depuis l'instauration de l'obligation, pour elles, d'ouvrir des Comptes courants postaux (CCP) afin que le Trésor public puisse leur y verser directement leurs pensions. Aussi, elles demandent au ministre d'intervenir en vue de leur laisser le choix, suivant le désir de chacune, d'opter ou pour l'ancienne méthode (brevet de pension) pour les analphabètes (majoritaires), ou pour la nouvelle méthode (pour les lettrées) qui émettent le désir d'ouvrir un compte CCP. Par ailleurs, la présidente du bureau de wilaya de la FNFC, Mme Djazira Aït Iftene, fait part dans sa lettre au ministre d'un autre problème en rapport avec l'article 129 de la loi sur les ayants droits de chouhada, remplacé par l'article 25 d'une autre loi depuis 2008. D'où la décision du Trésor public d'inviter certaines filles et veuves de chouhada, auxquelles cette institution aurait versé un “trop perçu”, à rembourser les sommes dues depuis 2008 à 2010, chose que les concernées ne veulent pas croire ni admettre. Et encore, même si “erreur” il y a, il leur est impossible de pouvoir répondre à un tel sacrifice, dira Djazira Aït Iftene. Il faut dire qu'il existe encore de nos jours, dans la wilaya de Tizi Ouzou, des filles et des fils de chouhada, voire d'authentiques pupilles de la nation (celles et ceux ayant perdu tout durant la guerre d'Indépendance : père, mère, maison…), illettrés de surcroît, mais qui se heurtent actuellement à mille et un problèmes, non seulement pour les multiples soins que nécessite leur état de santé déplorable, mais même, et surtout, pour être reconnus comme tels, tant leurs dossiers – quoique irréfutables – auprès des services concernés à Tizi Ouzou (ex- mouhafadha FLN), ne semblent pas près d'avancer. Le cas de Bersi Akli Ben El Bachir, pupille de la nation avec sa sœur, qui réside à Hendou, dans la commune d'Azazga, en dit long sur ce sujet. C'est dire qu'un contrôle doit, certes, être des plus rigoureux, mais lorsque des obstacles se dressent et qu'on ne peut franchir sans quelque lien pesant auprès de ces mêmes services, la solution pour les malheureux concernés n'est autre que l'abandon de leur droit, dans la résignation, d'autant plus que pour ces cas par exemple, ils ne l'avaient jamais demandé (ce droit), si ce n'est l'avènement de la décision du président de la République, énoncée en 1999 en faveur de cette catégorie de personnes dont la souffrance n'a pas d'égale pendant cette éprouvante période de l'histoire de l'Algérie indépendante.