La Fédération des fils de chahid affirme continuer à exposer ses revendications sociales de manière pacifique. Ils étaient près d'un millier de femmes et d'hommes, tous descendants ou ayants droit de chahid à se rassembler, hier matin, devant le siège de la Fédération des fils de chahid (FFC) à Tizi Ouzou. Les coeurs étaient gonflés de peine et les yeux secs d'avoir trop pleuré devant ce qu'ils appellent la hogra de la vie liée à la hogra des autorités. Des banderoles furent déployées et portaient comme slogans: Si nous venons à mourir, honorez nos mémoires! ou encore Gloire à nos chouhada!. Les visages fermés, les filles et fils de chahid se regroupent et, dès dix heures, observent un sit-in de protestation avant d'entamer une marche silencieuse et digne à travers les rues de la ville, en direction de la cité administrative. Un peu avant, les rues empruntées par le cortège étaient fermées à la circulation par des agents de police qui observaient de loin la procession. Durant cette marche, des copies de la lettre ouverte adressée au président de la République, à la suite de la mésaventure du 19 mars dernier ont été distribuées. En effet, la FFC avait initié un rassemblement devant le Palais du gouvernement à Alger, pour remettre à qui de droit toute une liste de revendications sociales. Hélas, pour la FFC, ce jour-là, il semble que la police avait eu la main un peu lourde et le sit-in fut dispersé. Donc, dans cette lettre ouverte, la FFC explique que «cette marche et le sit-in organisés aujourd'hui (hier, ndlr) est la conséquence directe de la réaction violente, incompréhensible et injustifiée vis-à-vis des milliers d'ayants droit de chouhada, lors du sit-in qu'avait voulu organiser la fédération, le 19 mars dernier, à Alger, en vue de remettre la plate-forme de revendications à qui de droit». Aussi, par cette mobilisation, la FFC entend «exprimer au chef de l'Etat, sa vive indignation et dénoncer la répression brutale dont ont été victimes des veuves, des filles et des fils de chouhada, par les éléments des services de sécurité qui, selon la FFC, ont été jusqu'à oser piétiner l'emblème national et proférer des insultes à l'encontre des chouhada». Pour la FFC, l'action initiée ce jour-là n'obéissait à aucune vision politique, et l'objectif est une simple revendication sociale. Aussi, la Fédération des fils de chahid affirme continuer à exposer ses revendications sociales de manière pacifique et constructive pour que les problèmes que vivent les fils et les filles de chouhada soient pris en charge car «nous sommes convaincus que le statut de moudjahid et de chahid n'est pas la solution puisqu'en définitive, il ne propose rien pour sortir cette frange de la population de la situation alarmante dans laquelle elle se débat!» Les marcheurs ont, une fois arrivés devant le siège de la wilaya, désigné une délégation de trois personnes qui a déposé leurs doléances et la lettre ouverte adressée au chef de l'Etat, avant de se disperser dans le calme.