La justice britannique ne se formalise pas. Avec Israël, la coupe est pleine. Pas de complexes ni de culpabilités au nom de la shoah. Londres ne prend pas de gants, après avoir implicitement interdit son territoire à des responsables israéliens, voilà qu'un diplomate de Netanyahu est expulsé… Londres a expulsion un diplomate israélien dans le cadre de l'assassinat d'un responsable du Hamas à Dubaï en janvier. De faux passeports britanniques avaient été utilisés par les membres du commando. Réaction embarrassée des Israéliens qui ont peur de la contagion britannique, lesquels, malgré des preuves accablantes, n'ont jamais reconnu l'implication du Mossad, leurs services secrets, au top soi-disant, dans l'assassinat du cadre du Hamas à Dubaï. Prudent et surtout conscient que ses pilules ne passent plus automatiquement comme auparavant, L'Etat hébreu n'a jamais vraiment non plus démenti. “Nous sommes déçus par la décision du gouvernement britannique…”, a déclaré l'ambassadeur d'Israël à Londres, à la dernière décision de Londres alors qu'hier, il aurait fait tomber le ciel. Même le ministre des AE israélien, le fasciste Avigdor Lieberman, connu pour son style habituellement fort peu diplomatique, a ravalé ses mots. En Israël, il ne s'est trouvé que le parti de l'extrême droite, russophone, pour traiter les Britanniques de “chiens”. Profil bas avec les Britanniques, car ces derniers n'en sont pas à leurs premiers salves contre Israël, pourtant, pour l'histoire, créé de toutes pièces par la Grande-Bretagne au sortir de la Seconde Guerre mondiale pour débarrasser l'Europe de ses juifs et du coup créer un point de tension permanent dans le Moyen-Orient où venait de jaillir les premiers barils de pétrole. Sur ce sujet des passeports, il faut relever que seuls les Britanniques ont réagi de la sorte. Les autres pays ont certainement consenti. La piste des passeports utilisés par le Mossad mène également en Irlande, en France, en Allemagne et en Australie. La police de Dubaï a identifié les 27 agents du Mossad, des hommes et des femmes, déguisés en touristes, qui ont assassiné Mahmoud al-Mabhouh. Et l'affaire n'a pas encore livré tous ses secrets. D'ores et déjà avec Londres, le climat embarrasse au plus au point les autorités israéliennes. Le rebondissement du dossier des passeports fait suite à la décision fin 2009 d'un tribunal britannique d'émettre un mandat d'arrêt contre l'ancienne ministre israélienne des AE, Tzipi Livni, la patronne de Kadimat, le parti qui a succédé au Likoud. Cette dernière qui souhaitait se rendre à Londres s'était vue contrainte d'annuler son voyage. Le tribunal britannique avait émis un mandat d'arrêt à son encontre en raison de ses fonctions durant l'opération “Plomb durci” menée par l'armée israélienne il y a un an dans Gaza. Cette offensive, définie par des enquêtes internationales comme un génocide, a fait 1 400 morts palestiniens, particulièrement des femmes et des enfants. D'autres hauts responsables israéliens ont déjà été menacés de poursuites judiciaires en Grande-Bretagne à la suite de plaintes d'organisations pro-palestiniennes. En octobre 2009, le vice-Premier ministre israélien Moshé Yaalon, visé par des poursuites pour “crime de guerre” lorsqu'il était chef d'état-major de l'armée entre 2002 et 2005, avait également dû renoncer à se rendre à Londres. En Europe, il n'y a qu'un autre pays à tenir la dragée haute aux autorités israéliennes, la Belgique dont un ministre s'étant vu refuser l'accès à Gaza pour inaugurer un projet de développement financé par son pays, n'a pas hésité à dire ce qu'il pensait de la politique anti-palestinienne d'Israël. La France qui était plus équilibrée s'est couchée avec Sarkozy devant Israël.