Nous avons été conviés au premier tour de manivelle d'un téléfilm écrit (en kabyle) et réalisé par Mohamed Rahal. La cérémonie studieuse a eu pour décors naturels la pizzeria Akham Nnagh à Béjaïa. C'est aussi le premier coup de manivelle, le starting-block pour des jeunes acteurs, surtout des étudiantes un peu apeurées – on le serait pour moins. Le trac est multiplié par deux : il faut affronter la caméra et les invités, même les consommateurs habituels de l'établissement resté ouvert au public. Hayat Larbi, l'actrice principale, est entourée par Nadia Larbi, Houria Larbi (ce sont en fait trois cousines) et Aldjia Ihamouchène. Elles sont à une table et se demandent ce qui leur arrive… Le réalisateur vient nous présenter Younès Ighit (premier rôle masculin) et Messaoud Maouche (deuxième rôle). Le synopsis est plutôt éculé, qui nous rappelle, plusieurs œuvres cinématographiques produites en Algérie, notamment le feuilleton El Mouqawil (l'entrepreneur) : Yasmine est une jeune fille qui vit dans un village enclavé de la montagne kabyle, attachée à ses études, elle ira jusqu'au bac avant de rejoindre l'université, son premier contact avec la ville. Elle va tomber sur des copines de chambre “matérialistes” qui lui feront rencontrer “un extra” qui va se révéler être un trafiquant d'armes et de drogue. La descente aux enfers, sous forme d'un “paradis artificiel” bling-bling, va commencer. Cette histoire “commune” va dépendre maintenant de la manière dont elle sera réalisée, une direction d'artistes rigoureuse est inévitable pour détendre les actrices et acteurs… On peut aller vers un navet, une pâle copie d'autres téléfilms comme on peut déboucher sur une œuvre remarquable… Ici, le talent est plus que nécessaire pour contourner un synopsis banalisé. La séquence 59 qui sera donc tournée en public, relate la première sortie de la belle et la bête (Yasmine et Nabil) dans une pizzeria de la ville. On commence par quelques mécaniques en attendant que l'éclairage soit prêt… Depuis l'ouverture de TV4, les initiatives de ce genre foisonnent, des films plus ou moins aboutis se tournent çà et là en Kabylie, une véritable course s'organise pour combler le vide et enrichir (ou appauvrir) le catalogue. L'association Ciné-Plus de Timezrit, une association dans un village enclavé qui réussit brillamment son contact avec la ville s'occupe de la production et l'établissement Chelouh Pub, a fourni les moyens techniques en qualité de partenaire, voire de sponsor. Bonne chance à toutes et à tous ! Bon Tour !