Si aujourd'hui, des difficultés ont été aplanies au niveau des représentants des pays membres de l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) dans la promotion et la gestion des ressources en eau naturelle de la région, il n'en demeure pas moins que le dossier du financement a posé problème. Le président de l'OSS, le Tunisien Nadir Hamada, n'a pas manqué de déclarer que les fonds dont dispose l'OSS ne peuvent à eux seuls suffire pour prendre en charge la gestion de ces eaux naturelles : “Les fonds dont dispose actuellement l'OSS ne lui permettent pas de réaliser les programmes et projets à la mesure des ambitions et des attentes des populations de la région.” Il a profité de la conférence d'Alger pour lancer un appel à tous les membres afin de s'acquitter de leur contribution et aux bailleurs de fonds d'activer la leur. En effet, le projet de l'OSS dégagé lors de la dernière réunion de Tunis en 2009, à savoir le renforcement des systèmes de surveillance et de la lutte contre la sécheresse en Tunisie et en Afrique de l'Ouest et l'élaboration des projets sur la gestion du système aquifère profond au Sénégal et en Mauritanie, la réalisation d'une carte des ressources en eau des pays membres et de la mise en place d'une plate-forme de dialogue sur la gestion commune des eaux souterraines en Afrique, nécessite une enveloppe financière consistante. Or, des pays n'arrivent pas à s'acquitter de leur contribution financière mettant en danger le projet tout entier. En fait, la réunion d'Alger a servi de mise au point pour les responsables de l'OSS. Il aura fallu le soutien du Fonds mondial pour l'environnement (WWF) et de l'Unesco pour que l'Observatoire puisse mettre en place un mécanisme spécifique destiné à assurer une gestion, dira M. Hamada, “rationnelle et durable” des systèmes hydriques dans le bassin du Sahara septentrional. Pourtant, lors de la précédente réunion de l'Observatoire à Tunis le 31 mars 2009 à Gammarth, les participants ont appelé au besoin d'assurer à l'OSS un financement à la hauteur de ses ambitions, afin qu'il puisse accomplir comme il se doit sa mission et valoriser ses expertises, améliorer l'encadrement de ses chercheurs et les orienter vers des thématiques didactiques servant les intérêts de la communauté concernée. Ainsi, Abdelmalek Sellal, ministre des Ressources en eau, n'a pas manqué de préciser que l'Algérie contribue à hauteur de sept mille dollars et que chaque pays participe à sa manière, “Mais cela n'est pas suffisant puisque l'Observatoire du Sahara et du Sahel a pris une certaine ampleur ces dernières années.” Ce qui va dans le sens des revendications de M. Hamada qui en appelle à plus d'implication des Etats membres financièrement : “Il est vrai que le montant actuel du fonds dont dispose actuellement l'Observatoire ne lui permet pas de remplir sa tâche de la manière souhaitable, mais avec la contribution des Etats membres de l'Observatoire, on fera en sorte que les programmes d'action soient en adéquation avec les besoins et les attentes de nos Etats.” En somme, tout repose sur le volume de la contribution financière de chaque pays dans ce domaine pour pouvoir donner un nouvel essor à la gestion du problème de l'eau dans cette partie difficile de l'Afrique et d'entamer au mieux les autres défis, à l'image de la désertification.