Photo : Zoheïr Par Amirouche Yazid Né en 1992 pour offrir un partenariat Nord-Sud-Sud, l'Observatoire du Sahara et du Sahel (OSS) traverse une période inquiétante sur le plan financier. Il se remet en cause en attendant des années meilleures. La question a pris une place importante dans les travaux de la 13ème session du conseil d'administration de l'OSS qui se tient depuis hier à Alger. A l'ordre du jour de cette rencontre figurent l'évaluation des résultats enregistrés en 2009 et l'examen du programme d'activité de 2010. Ces questions ont été néanmoins reléguées au second plan par la situation financière. Les responsables de l'OSS n'ont pas hésité à lancer un cri de détresse aux gouvernements des pays concernés. M. Nadhir Hamada, son président –qui est également ministre de l'Environnement et du Développement durable dans le gouvernement tunisien-, n'est pas allé par mille chemins pour expliquer la complexité de la conjoncture que traverse actuellement l'organisation. «Compte tenu du fait que le montant actuel des fonds dont dispose actuellement l'observatoire ne lui permet pas de remplir sa tâche de la manière la plus souhaitable, je prie encore une fois tous les Etats membres à soutenir davantage l'observatoire et à s'acquitter de leurs contributions afin qu'il puisse faire en sorte que ses programmes d'action soient en adéquation avec les besoins et les attentes de nos Etats.» Pour dépasser cette situation, «je propose aux bailleurs de fonds qui soutiennent l'observatoire d'activer leurs contributions financières pour la promotion de cet observatoire et le renforcement de ses programmes d'intervention. On a, en effet, remarqué que les subventions habituelles fournies par un certain nombre de pays à l'observatoire ont diminué ces derniers temps», lancera M. Hamada, qui a profité de l'occasion pour appeler le secrétariat de l'observatoire à maîtriser et à rationaliser les dépenses. Pour M. Youba Socona, secrétaire exécutif de l'OSS, «il existe aujourd'hui un décalage entre les attentes et les décisions politiques». C'est pour cette raison que «des mesures d'urgence s'imposent». Lors de son allocution, le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal, a déclaré que «l'organisation est interpellée pour apporter son concours et son assistance dans la résolution des grands problèmes environnementaux qui se déclarent dans la région notamment sur la thématique de la lutte contre la désertification et la gestion aquifère partagée, domaine où elle a développé une expérience avérée». Il fera savoir que «la prochaine étape portera sur l'étude conjointe de l'ensemble des systèmes aquifères d'Iullemeden, de Taoudeni-Tanezrouft et du fleuve Niger, mettant ainsi en symbiose pas moins de huit pays (Algérie, Bénin, Niger, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Nigeriaet Sénégal) qui feront l'apprentissage du travail en commun afin de développer une coopération régionale bénéfique pour tous». A. Y. L'Algérie contribue avec 7 000 dollars Au sujet du financement de l'Observatoire du Sahara et du Sahel, le ministre des Ressources en eau, M. Abdelmalek Sellal,a indiqué que l'Algérie contribue avec 7 000 dollars. Il faut souligner que l'OSS regroupe 22 pays africains, cinq pays du Nord (Allemagne, Canada, France, Italie et Suisse) et quatre organisations sous-régionales représentatives de l'Afrique de l'Ouest (CILSS + Côte d'Ivoire), de l'Est (IGAD) et du Nord (UMA + Egypte), une organisation sous-régionale travaillant sur l'ensemble de la zone circum-saharienne et des organisations du système des Nations unies et de la société civile.