Un attentat terroriste a été perpétré, jeudi aux environs de midi, sur la RN 30 reliant Draâ El-Mizan à Boghni en passant par Aïn Zaouia. Deux personnes à bord d'un taxi ont été tuées sur le coup. Il s'agit du chauffeur et de son accompagnateur qui venaient de Boghni pour rejoindre Draâ El-Mizan (50 kilomètres au sud de Tizi Ouzou). Selon des sources concordantes, l'engin était enfoui sous un talus à un kilomètre de la sortie sud de Aïn Zaouia. La puissance de l'explosion était telle qu'elle a été entendue à plusieurs kilomètres à la ronde. La profondeur du cratère qu'elle a laissé démontre la force de l'engin. Un convoi de véhicules de la gendarmerie, escortant une délégation de la société SNC Lavalin, chargée de la réalisation du projet de transfert des eaux du barrage de Koudia Acerdoune (Bouira) vers le versant sud de la wilaya, aurait été ciblé par cet acte terroriste. Seulement, l'engin actionné à distance n'a explosé qu'après le passage du convoi causant la mort des deux civils, a-t-on appris de source digne de foi. Après l'évacuation des deux dépouilles vers la morgue de l'hôpital Krim-Belkacem de Draâ El-Mizan, la route a été fermée à la circulation durant deux heures par mesure de sécurité, d'une part, pour permettre aux enquêteurs de rechercher des indices qui les guideraient dans leur travail, d'autre part. Le véhicule de marque Peugeot 504 a été entièrement criblé par les débris de morceaux de ferraille projetés par l'explosion. Quelque temps après, tout le périmètre a été bouclé par l'ANP et la Gendarmerie nationale. Il faut dire que dans cette région, ce n'est pas la première fois qu'un tel acte a lieu. L'an dernier, une bombe a explosé à l'intérieur du parc communal provoquant des dégâts matériels : deux camions incendiés. Une autre a été désamorcée au niveau de la Sûreté urbaine en cours de réalisation. En plus des incursions des groupes écumant le maquis de Boumahni, il y a eu le rapt de deux citoyens. Des assassinats ont été enregistrés également dans cette localité dont celui de l'ex-président d'APW, Aïssat Rabah, froidement tué alors qu'il sirotait un thé sur la terrasse d'un café en octobre 2006. En 2003, quatre gardes communaux avaient trouvé la mort au centre du chef-lieu. Sporadiquement, des faux barrages sont dressés notamment sur les chemins vicinaux. L'explosion d'avant-hier est survenue deux jours après la révolte de la population de Boghni qui exige la libération sans conditions de H. A., un octogénaire, originaire d'Ath Kouffi, enlevé par un groupe armé terroriste depuis maintenant douze jours.