Le président iranien Mahmoud Ahmadinejad a dénoncé, hier avec virulence, la nouvelle doctrine nucléaire américaine qui fait de l'Iran une exception à la règle pour le recours à l'arme nucléaire, évoquant une possible réponse “fracassante” à la politique de Barack Obama. “J'espère que les déclarations publiées ne sont pas vraies (...) Il (Obama) a menacé (d'avoir recours à des) armes nucléaires et chimiques (contre) les pays qui ne se soumettent pas aux Etats-Unis”, a déclaré le président Ahmadinejad lors d'un discours prononcé dans le nord-ouest du pays et retransmis en direct par la télévision d'Etat. “Fais attention. Si tu marches sur les pas de (l'ex-président américain George W.) Bush, la réponse des nations sera aussi fracassante que celle donnée à Bush”, a-t-il ajouté. Dans le cadre de leur nouvelle doctrine nucléaire dévoilée mardi, les Etats-Unis s'engagent à ne jamais utiliser l'arme atomique contre un adversaire qui ne la détient pas et qui respecte les règles du Traité de non-prolifération nucléaire (TNP). “Ce que M. Obama a dit, même M. Bush, qui a du sang sur les mains, ne l'a pas dit”, a-t-il ajouté. “Mesure un peu ce que tu fais. Sache que des gens plus importants que toi n'ont pas pu faire quoi que ce soit” contre l'Iran, a-t-il lancé à l'adresse du président américain. De son côté, le chef de la diplomatie, Manouchehr Mottaki, a qualifié la nouvelle doctrine nucléaire des Etats-Unis de propagande, appelant Washington à tenir sa promesse de débarrasser le monde de la bombe atomique. Il a réitéré que l'Iran, soupçonné par les grandes puissances de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ne croyait pas dans l'arme atomique et n'en avait pas besoin. M. Mottaki a également affirmé que Téhéran était toujours prêt à “un échange de combustible” pour le réacteur de Téhéran, comme l'avait proposé l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA).