Dans le cadre de la nouvelle doctrine nucléaire des Etats-Unis, dévoilée mardi par Obama, l'Iran et la Corée du Nord font figure d'exception à la règle. Le président iranien, Mahmoud Ahmadinejad, a dénoncé hier avec virulence la nouvelle doctrine nucléaire américaine qui fait de l'Iran une exception à la règle pour le recours à l'arme nucléaire, évoquant une possible réponse «fracassante» à la politique de Barack Obama. «J'espère que les déclarations publiées ne sont pas vraies (...) Il (Obama) a menacé (d'avoir recours à des) armes nucléaires et chimiques (contre) les pays qui ne se soumettent pas aux Etats-Unis», a déclaré le président Ahmadinejad lors d'un discours prononcé dans le nord-ouest du pays et retransmis en direct par la télévision d'Etat. «Fais attention. Si tu marches sur les pas de (l'ex-président américain George W.Bush), la réponse des nations sera aussi fracassante que celle donnée à Bush», a-t-il ajouté. Dans le cadre de leur nouvelle doctrine nucléaire dévoilée mardi, les Etats-Unis s'engagent à ne jamais utiliser l'arme atomique contre un adversaire qui ne la détient pas et qui respecte les règles du Traité de non prolifération nucléaire (TNP). L'Iran et la Corée du Nord font toutefois figures d'exception à la règle, a prévenu l'administration américaine. «Ce que M.Obama a dit, même M.Bush, qui a du sang sur les mains, ne l'a pas dit», a-t-il ajouté. «Mesure un peu ce que tu fais. Sache que des gens plus importants que toi n'ont pas pu faire quoi que ce soit» contre l'Iran, a-t-il lancé à l'adresse du président américain. De son côté, le chef de la diplomatie, Manouchehr Mottaki a qualifié la nouvelle doctrine nucléaire des Etats-Unis de «propagande», appelant Washington à tenir sa promesse de débarrasser le monde de la bombe atomique. Il a réitéré que l'Iran, soupçonné par les grandes puissances de vouloir se doter de l'arme nucléaire sous couvert de son programme civil, ne croyait pas dans l'arme atomique et n'en avait pas besoin. M.Mottaki a également affirmé que Téhéran était toujours prêt à «un échange de combustible» pour le réacteur de Téhéran comme l'avait proposé l'Agence internationale de l'énergie atomique (Aiea). «La proposition d'échange de combustible est toujours sur la table et nous pouvons la mettre en oeuvre», a déclaré M.Mottaki, affirmant que l'échange pouvait se faire «dans un bref délai s'ils font preuve de volonté politique». L'Aiea a proposé en octobre 2009 à Vienne que l'Iran livre 1200 kg de son uranium faiblement enrichi (3,5%) à la Russie, laquelle serait chargée de l'enrichir à 20% avant sa transformation, en France, en combustible pour le réacteur de recherche médicale de Téhéran. Cette proposition est soutenue par les grandes puissances. Téhéran a cependant refusé de livrer son uranium faiblement enrichi, exigeant que l'échange soit simultané et qu'il se fasse sur le territoire iranien, conditions rejetées par les grandes puissances. Le ministre a ajouté que l'Iran était prêt à stocker un millier de kilogrammes d'uranium faiblement enrichi à l'intérieur du pays sous la supervision de l'Aiea en attendant que l'échange se fasse. L'Iran refuse de suspendre son programme d'enrichissement d'uranium malgré une série de résolutions du Conseil de sécurité de l'ONU, en affirmant que ses activités sont totalement pacifiques. Les Etats-Unis et leurs alliés occidentaux ont accentué la pression pour imposer de nouvelles sanctions contre l'Iran, mais la Chine et la Russie restent réticentes pour adopter de nouvelles sanctions.