La gestion par la direction régionale SNTF d'Annaba des stocks de pièces de rechange du matériel roulant ferroviaire fait l'objet depuis le début du mois d'avril en cours d'une instruction judiciaire. Le dossier, pris en charge par le magistrat instructeur près le tribunal d'instance d'Annaba, suite à une enquête ouverte en 2008 par la brigade économique de la sûreté de wilaya locale, implique notamment 7 cadres dirigeants aux côtés de l'ex-directeur régional de la Sntf, aujourd'hui en poste au sein de cette même entreprise à l'ouest du pays. Ainsi une série d'auditions des témoins impliqués, 32 exactement, apprend-on, a été programmée par le magistrat instructeur en même temps que la commission d'un bureau d'expertise pour décortiquer la multitude de pièces administratives et comptables contenues qui accompagnent l'accusation. Selon des sources judiciaires fiables, cette affaire aurait été portée devant la justice après la dénonciation par deux cadres de l'entreprise de graves accusations de malversations, dont la cession à des tiers de stocks importants de pièces de rechange déclassées dans des conditions douteuses, ainsi que le bradage systématique de nombreuses quantités de déchets ferreux et non ferreux. Selon les auteurs de la lettre de dénonciation, qui occupaient à l'époque respectivement les postes de chef d'unité et chef de service entretien du matériel tracté à Souk-Ahras, ces opérations à l'origine d'un important préjudice financier pour l'entreprise ferroviaire se seraient étalées sur plusieurs années. Ils auraient mis à la disposition du tribunal un nombre conséquent de documents supposés aussi détaillés qu'accablants pour les dirigeants Sntf qui ont procédé à la réforme et à la revente des matériels cédés. Outre l'ancien directeur régional de la SNTF-Annaba, cette lettre met en cause, le directeur du service matériel et le directeur général de la Stim section-Annaba l, pour n'avoir, semble-t-il, pas respecté les procédures légales en vigueur avant et lors des transactions mises en cause. Des transactions qui seraient entachées d'irrégularités s'agissant des quantités et du poids de centaines de carcasses de bougies, dont une trentaine au moins aurait été cédée à un poids très en deçà de leur poids réel. Evoquant le contrat de cession, les deux cadres affirmeraient que 534 carcasses ont été enlevées en réalité par les acquéreurs alors que 192 d'entre ces matériels seulement ont été déclarés en bons de sortie. Toujours, selon eux, il en aurait été de même lors de la vente des éléments de wagonnage (roulements et accessoires de montage, triangles, cylindres, réservoirs de frein, bielles de liaison, mécanisme de vidange). À signaler que suite à la réception de cette dénonciation, une commission d'enquête a été diligentée par la DG de la SNTF, laquelle a entendu les parties en cause, ceci avant que la justice ne décide de prendre l'affaire en main.