Selon des sources proches du dossier du richissime homme d'affaires et ex vice-président de l'APW d'Annaba, Fellah Hacène, dont le procès est prévu durant la session criminelle du tribunal d'Annaba prévue le 15 février, l'expertise judiciaire établie sur requête du juge d'instruction en charge de l'affaire estime à 80 millions de dinars le montant de la fraude fiscale incombée à cet entrepreneur, arrêté fin février 2009 et principal accusé dans une affaire d'ArcelorMittal. Un chiffre qui est nettement en deçà du montant du préjudice avancé par la principale partie civile dans cette affaire de fraude, d'évasion fiscale et de fausse facturation, en l'occurrence le Fisc. En effet, les deux directions des Impôts des wilayas d'Annaba et El Tarf ont fait état, au cours de la procédure, d'un préjudice causé par les malversations présumées du consortium de Fellah Hacène de l'ordre de 5 et 7 milliards dinars respectivement, soit au total près de 12 milliards de DA. Mise à part cette divergence quantitative entre les rapports de l'expert judiciaire et de l'institution fiscale, le dossier n'a pas connu de rebondissements notables dans sa dernière ligne droite avant le jour du jugement. A commencer par les griefs retenus au début de l'instruction, contre ce gros opérateur dans les déchets ferreux et non-ferreux, et qui ont été confirmés par la Chambre d'accusation près la Cour d'Annaba. L'affaire a éclaté fin février 2009. Le magistrat instructeur près le tribunal d'El Hadjar a ordonné la mise sous mandat de dépôt de Fellah Hacène, l'ex-vice président de l'APW d'Annaba et l'un des gros magnats de la ferraille en Algérie. Jamel Bara, le directeur de Fersid, une filiale d'ArcelorMittal chargée de la réception de la ferraille et Bediar. A., entrepreneur spécialisé dans la récupération de la ferraille à El Tarf et ses deux assistants Nécib.B et Berrak.D ont fait l'objet de la même mesure. Petit flash-back sur un scandale qui a secoué la moelle épinière de la métallurgie algérienne, l'ex-complexe d'El-Hadjar Le même juge a émis un mandat d'arrêt à l'encontre de Bechiche Lakhdar, Zaïdi Kamel et Lakhdari Abdelwahab, respectivement ex-responsable de la sécurité, agent de sécurité et entrepreneur sous-traitant à ArcelorMittal. Le chauffeur de l'accusé principal et deux photographes ont été, quant à eux, placés sous contrôle judiciaire. La direction des Impôts s'est constituée partie civile dans cette rocambolesque affaire. Pour préserver ses droits, la direction d'ArcelorMittal s'est également constituée partie civile. Toutes ces personnes confondues dans ce tentaculaire scandale ont été citées par Hacène Fellah. De par son poste de coordinateur national de l'Organisation nationale de la protection et de l'insertion des détenus dont le siège local a été scellé par le CTRI(DRS), Fellah Hacène aurait même cité le nom d'un haut cadre du ministère de la Justice qui réside à Annaba. Sans agrément, cette organisation active depuis 2003. Soupçonné de blanchiment d'argent, de recours à la corruption pour briguer un haut poste politique, d'une opulence ostensible, d'enrichissement illicite et d'abus d'influence, Hacène Fellah, le président d'honneur du club du football USMAnnaba, avait été arrêté par les éléments du centre territorial de la recherche et d'investigation (CTRI) El Hadjar. Il s'agissait de la plus impressionnante arrestation opérée depuis plusieurs années dans la région après celle de deux gestionnaires indiens de Grant Smith Work's (GSW) dont la firme est spécialisée également dans la récupération de la ferraille. Ces deux gestionnaires et leurs deux complices purgent actuellement une peine de 3 ans. Bien qu'il fût un très influent vice-président de l'APW, élu sur une liste RND, son institution n'a pas daigné intervenir. Lui qui annonçait déjà avec certitude son prochain passage au Sénat est actuellement en disgrâce. D'aucuns n'imaginaient ce retour de manivelle dans un univers où la grande criminalité en col blanc a poussé la population locale à conclure à un profond malaise dans les rouages de notre sphère politique.