Cette édition a débuté le 28 avril et se terminera aujourd'hui à Palexpo de Genève. Plus de 1 600 animations sont au programme. Parmi les exposants et participants figurent une trentaine d'éditeurs et une dizaine d'intellectuels algériens dont Zidane Meribout, Shamy Chemini, Mustapha Chérif et Leïla Sebbar. Au deuxième jour, les visiteurs ne se bousculent guère devant les portes du salon. Tandis que les organisateurs s'inquiètent, les exposants râlent et se posent des questions, le public préfère le soleil qui est de retour. En attendant, la circulation dans les allées du salon est agréable. En un temps record, toutes les touches algériennes sont repérées et flottent comme l'huile dans l'eau. D'abord, la plus importante. Elle consiste au stand du ministère de la Culture qui occupe un espace de 36 m2 sur lequel sont exposés les 622 titres des 34 éditeurs participants. “C'est un peu moins de 50% des éditeurs, si l'on considère les 80 éditeurs connus en Algérie”, affirme Mohamed Iguereb, responsable du stand. Et d'ajouter : “Cette opération a été financée par le ministère de la Culture et réalisée par l'Enag qui a été chargée de regrouper, d'acheminer et de gérer commercialement les livres.” Aussi important que soit le nombre de titres exposés, seule une signature est organisée et aucune conférence n'est prévue. Les visiteurs algériens, rencontrés sur place, n'ont pas caché leur frustration de ne pas pouvoir rencontrer et d'entendre les écrivains algériens. C'est le cas de Keltoum, enseignante à Genève, qui déclare : “Je suis venue échanger avec des écrivains de mon pays.” Pour satisfaire sa quête, Keltoum zappe et migre de stand en stand, à la recherche des intellectuels algériens. Sa persévérance est vite récompensée et se lit dans ses propos : “Je suis contente et étonnée; ils sont nombreux, mais sur d'autres stands !” En effet, ils sont nombreux et non des moindres. Ainsi, Shamy Chemini a signé son dernier livre Les Abranis, une Légende et Zidane Meriboute ses deux dernières publications La fracture islamique : demain le soufisme ? et Islamisme, soufisme, évangélisme : la guerre ou la paix ? Aussi, tandis que Mustapha Chérif dédicaçait Islam et l'Occident, rencontre avec Jacques Derrida et Islam, tolérant ou intolérant ? Leïla Sebbar assurait la signature de ses deux livres Mon cher fils et Fatima ou les Algériennes au square. Pour atteindre le comble de sa joie, Keltoum, termine sa visite sur deux stands qui présentent deux événements importants parlant de l'Algérie. Il s'agit de ceux qui célèbrent Albert Camus et Paul Robert qui occupe une place non négligeable dans ce salon de la cité de Calvin. Au premier, une exposition lui est consacrée et une rencontre littéraire, autour de sa vie et son œuvre, a été tenue. Pour le second, c'est tout un stand où l'on a exposé quelques objets et surtout un projet de valorisation de Paul Robert, porté par son petit-fils Jérôme Robert, qui a imaginé et réalisé les premières étapes de ce titanesque projet de dictionnaire à Alger avant de rejoindre Casablanca. Casablanca, définitivement associé au nom de l'actrice suédoise Ingrid Bergman, nous rappelle que cette année, c'est la Suède, hôte d'honneur, qui est invitée à déballer ses charmes aux côtés du peintre suisse Félix Vallotton à qui on a dédié une exposition inédite. Avec un tel programme, le moins que l'on puisse dire, les organisateurs promettent la lune aux visiteurs, mais dehors, le soleil revient d'une manière manifeste et la crise continue à aboyer. Autant dire que la concurrence est rude. Le gagnant est à connaître le dimanche !