Pour le président de l'APW, un salaire digne, l'amélioration du régime indemnitaire, une gestion autonome des œuvres sociales et un accès démocratisé à la médecine du travail sont autant d'objectifs que la tutelle devrait s'assigner. Le président de l'Assemblée populaire de wilaya (APW) de Tizi Ouzou a envoyé un courrier au ministre de l'Education nationale pour l'interpeller sur la situation plus que déplorable qui prévaut dans ce secteur. D'emblée, Mahfoud Belabbas n'est pas allé avec le dos de la cuillère pour défendre le corps enseignant qui patauge dans des difficultés socioprofessionnelles. “Nos enfants ont repris le chemin de l'école après plusieurs mois de grève des enseignants. Cela a été possible parce que les enseignants ont décidé de mettre fin à leur mouvement de protestation pour ne pas hypothéquer l'année scolaire”, rappelle M. Belabbas, qui estime que les enseignants “sont toujours en colère et que la reprise des cours n'est qu'un sursis momentané accordé aux pouvoirs publics”. C'est pour cela que le P/APW interpelle Boubekeur Benbouzid à être à leur écoute. “Vous ne pouvez pas continuer à tourner le dos à leurs revendications qui sont justes et légitimes et laisser passer cette opportunité et cette trêve pour agir et trouver, avec les syndicats qui les représentent, les solutions à même de réduire de façon définitive l'injustice qui frappe ce corps professionnel”, écrit-il au ministre. Un salaire digne, une amélioration du régime indemnitaire, une gestion autonome des œuvres sociales et un accès démocratisé à la médecine du travail, autant d'objectifs que la tutelle devrait s'assigner, selon le président de l'APW. Celui-ci dénonce le recours à la répression de la part des pouvoirs publics. “Vous ne pouvez pas continuer à user de la coercition pour amener les enseignants à rejoindre” le chemin des classes, considère encore le même responsable pour qui les ponctions sur salaire sont “une erreur stratégique qui peut compliquer une situation déjà lourde d'inquiétude pour l'avenir de l'Ecole algérienne et plus généralement pour la stabilité sociale”. “Malgré les difficultés dans lesquelles se débattent les enseignants, ces derniers ont pu hisser Tizi Ouzou à la première place des résultats du baccalauréat à l'échelle nationale”, fera-t-il remarquer, avant de suggérer au ministre d'envisager une possible décentralisation “des activités de la Direction de l'éducation de Tizi Ouzou et de créer, à l'instar de ce qui s'est fait dans la wilaya d'Alger, des sous-directions de l'éducation”. Pour le président de l'Assemblée de wilaya, les solutions à apporter sont “évidentes” puisque ne souffrant d'aucune équivoque, tandis que les mesures de rétorsion ne constituent nullement “une réponse”.