C'est sous le thème du “renforcement de l'accès à la prévention du VIH auprès des migrants en Algérie”, que l'association Aids Algérie a placé ses trois jours de formation qui se déroulent au centre de la mutuelle de matériaux de construction de Zéralda. Ces ateliers qui ont commencé depuis hier sont destinés à 20 intervenants de proximité issus des wilayas d'Alger, Oran, Sidi Bel-Abbès, Tiaret et Tamanrasset. Mobilisées à travers des associations partenaires, ces personnes peuvent mener des actions de proximité et de sensibilisation sur les risques de transmission des IST/VIH auprès des populations vulnérables notamment les migrants et leur faciliter l'accès au dépistage et aux soins. Cette démarche vise, également, à intervenir auprès de ces populations dans un but préventif sans discrimination et qui s'inscrit dans le cadre de la mise en œuvre du Plan national stratégique IST/VIH/Sida 2008-2012. L'Algérie à l'instar des autres pays africains n'a pas été épargnée par le virus du sida. Selon les organisateurs, 2 343 cas infectés par le virus VIH ont été identifiés (en soin) en Algérie durant l'année 2009. Selon eux, le nombre a augmenté notamment chez les femmes. Dans son allocution d'ouverture, M. Othmane Bourouba président de l'association Aids Algérie, a déclaré que son organe donne la priorité à la sensibilisation et la prévention contre le VIH, aux populations migratoires venues de ces pays subsahariens, où le taux des porteurs du VIH est le plus important au monde. Cependant, outre les populations migratoires jugées vulnérables durant leur parcours, Aids Algérie considère également comme prioritaires les jeunes qui composent une frange importante de la population algérienne, les femmes, les professionnels(les) du sexe, les usagers de drogues injectables. Il estime que les interventions auprès de ces populations doivent être plus fréquentes afin de leur donner l'accès aux soins et au dépistage. Interrogés sur les statistiques, les formateurs ont souligné que le nombre de séropositifs et de personnes infectées dans la société algérienne reste approximatif, car les dépistages ne se font pas de manière systématique. Cette situation est liée également à la société algérienne qui continue à stigmatiser les sidéens. M. Bourouba a relevé, par ailleurs, le problème de la méconnaissance de cette maladie et ces modes de transmission. Une enquête est en train de se réaliser par l'association Aids Algérie. Elle concerne les étudiants de l'université Houari Boumediene à Alger et l'institut national de commerce à Ben Aknoun. Les résultats seront divulgués le 25 mai prochain.