Brûler ces livres, idéologiquement incorrects ! est un devoir “national” ! Il faut en finir avec cette longue liste : Nedjma, de Kateb Yacine, la trilogie : la Grande Maison, le Métier à tisser, l'Incendie, de Mohammed Dib, l'Elève et la Leçon, de Malek Hadda, l'Algérie, nation et société, de Mostefa Lacheraf, la Colline oubliée, de Mouloud Mammeri, le Fils du pauvre, de Mouloud Feraoun, Idris, de Aly Hammami, l'Escargot entêté, de Rachid Boudjedra, les Enfants du nouveau monde, de Assia Djebar, le Silence des cendres, de Kaddour M'hamsadji, Yahia Pas de Chance, de Nabil Farès, le Témoin, de Djamel Amrani, le Muezzin, de Mourad Bourboune, la Grotte éclatée, de Yamina Mechekra, Je brûlerai la mer, de Youcef Merahi, les Pieds de Yasmine, de Aïcha Kassoul, la Chrysalide, de Aïcha Lemsine, Entendez-vous dans les montagnes, de Maïssa Bey, À quoi rêvent les loups, de Yasmina Khadra, le Serments des Barbares, de Boualem Sansal, le Chien d'Ulysse, de Salim Bachi, la Nuit du henné, de Hamid Grine, Voie anticolonialisme, de Abdelkader Djeghloul, la Fable du nain, de Kamel Daoud, un Eté de cendres, de Abdelkader Djamaï, Humanisme et Islam – Combats et Propositions, de Mohamed Arkoun, le Soleil sous les armes, de Jean Sénac, Lui, le livre, de Mahdi Acherchour, Algérie, Capitale Alger, d'Anna Gréki, les Chercheurs d'os, de Tahar Djaout, le Fleuve détourné, de Rachid Mimouni, Prophète, de Hadi Flici, l'Interdite " de Malika Mokeddem, le Soleil assassiné, de Myriam Ben et la poésie de Youssef Sebti… La liste est longue. En écoutant les propos de ce douktour, l'Algérie doit “vider” sa bibliothèque nationale de la moitié de son fond documentaire ! À la mer ! En écoutant ce douktour, notre pays doit nettoyer la mémoire nationale de la moitié de son capital symbolique glorieux ! À l'enfer ! Et il faut bannir la moitié des écrivains de nos espaces culturels ! Mais, ce douktour oublie que dans un arabe classique (pur) et correct ! Celui d'Ibn Jenni et d'Al Mutanabbi que chouyoukh el Azhar ont émis une fetwa justifiant et permettant au pouvoir égyptien de construire la barrière électronique sous-sol sur le long de la frontière entre la Bande de Gaza et l'Egypte pour asphyxier les Ghazaouis ! Et j'aime les écrits de Darwich, Abdel Hamid Benhadouga, Adonis, Haidar Haidar, Abdou Wazeen, Djamel Ghitany, Abbas Baydoune, Djoumana Haddad, Ibrahim Al Kawni, Nabil Souleimane, Mohamed Berrada, Iliyas Khouri, Paul Chaoul et d'autres. La langue est un bien-vacant. Elle qui espère des écrivains une occupation positive. Ainsi, il est demandé à l'occupant littéraire de donner une vie et une âme à ce bien-vacant. Nous, écrivains, colonisons les langues. Et le français, pour moi, n'est qu'une nouvelle colonie. En écoutant ce douktour, je me suis dis : l'âge des lumières modernes est encore loin, très loin ! Et je suis triste, mais sans perdre le sens de la résistance intellectuelle ! A. Z. [email protected]