Les organisations syndicales internationales ont vivement dénoncé la décision des autorités administratives algériennes de fermer la Maison des syndicats à Alger, et ce, la veille de l'organisation du Forum syndical maghrébin à la Maison des syndicats les 14 et 15 mai courant. En effet, le réseau euromondial maghrébin aux droits de l'Homme (REMDH), l'Observatoire pour la protection des défenseurs des droits de l'Homme, la Fédération internationale des ligues des droits de l'Homme (Fidh) et l'Organisation mondiale contre la torture (OMCT) condamnent la décision administrative de fermeture des locaux de la Maison des syndicats. Raisons invoquées par rapport à cette décision de fermeture, “trouble à l'ordre public par les occupants du local” et “transformation du local en un lieu de rencontres de jeunes filles et jeunes hommes venus de différentes régions du pays”. Pourtant, ce local est occupé de façon régulière par le Syndicat national autonome des personnels de l'administration publique (Snapap) directement visé par cette décision. Une mesure jugée arbitraire et discriminatoire pour l'ensemble des organisations, et le président du Snapap, Rachid Malaoui, pour lesquelles la décision de la fermeture de la Maison des syndicats “vise à les empêcher d'exercer leurs droits à la liberté de rassemblement d'expression et de manifestation”. Ainsi donc, les organisations qui soutiennent le Snapap dénoncent ce genre de procédé, d'autant que les autorités administratives ont adressé la notification au propriétaire du local et non au locataire. “Cette interdiction intervient à la veille de la tenue du Forum syndical maghrébin, qui devait être organisé par le Snapap les 14 et 15 mai à la Maison des syndicats. Elle a pour conséquence de priver les syndicats autonomes et les organisations indépendantes de la société civile de ce local privé utilisé comme un lieu de rencontres et de débats, dans un contexte où les demandes d'autorisation pour organiser des réunions dans des lieux publics sont systématiquement refusées”. Ceci s'inscrit donc en faux par rapport aux raisons invoquées par les autorités administratives et évoquent des actes d'intimidation dont sont victimes les syndicats autonomes et les organisations indépendantes de la société civile en Algérie. “Le REMDH et l'observatoire dénoncent ces actes d'intimidation dirigés contre le Snapap et les organisations indépendantes de la société civile. Objet de tentatives de déstabilisation et d'infiltration récurrentes, les syndicats autonomes algériens doivent de plus faire face aux dispositions de l'état d'urgence, en vigueur depuis 1992, qui permettent l'adoption de mesures arbitraires et discriminatoires”. Enfin, le REMDH et l'observatoire demandent l'annulation immédiate de cette décision et mettre un terme à toute forme de harcèlement à l'encontre de tous les défenseurs des droits de l'Homme conformément aux dispositions de la Déclaration de Nation unies.