Après neuf jours de grève, la reprise du trafic ferroviaire a effectivement eu lieu hier après-midi à la DRF Annaba, qui aura été la dernière région à répondre à la demande de gel de la grève des cheminots, quand bien même des avancées significatives ont eu lieu et qu'une ébauche des nouvelles grilles des salaires a été affichée au niveau du dépôt ferroviaire local.Présent, durant toute la matinée, à la table des négociations avec les agents de traction du dépôt de Souk-Ahras, le directeur régional de la Sntf a eu en effet beaucoup de mal pour ramener les conducteurs de locomotives, tout particulièrement, à la raison. Ceci bien que les appels à la reprise émanant de la centrale UGTA, du directeur général de l'entreprise du rail et de la Fédération nationale des cheminots aient été communiqués à chaque gréviste. Certains d'entre les initiateurs du mouvement se sont démenés pour faire comprendre aux plus méfiants de leurs camarades que même si la proposition de négocier la convention de branche n'est pas une fin en soi, elle aura permis de débloquer pour l'heure la situation, alors que personne ne s'attendait à une issue aussi heureuse du conflit. Surtout que la direction générale autant que le ministère des Transports s'étaient montrés inflexibles sur la question de l'augmentation des salaires, en raison de la mauvaise santé financière de la Sntf. Selon les deux appels à la reprise, il est indéniable que syndicat, direction générale Sntf et représentants de l'Etat sont parvenus à se mettre d'accord sur le cadre et le calendrier à donner aux discussions avec en ligne de mire l'application de l'article 52 de la convention collective et sa concrétisation durant ce mois de mai. Les plus optimistes tablent sur une augmentation de salaire de plus de 20% et peut-être même un peu plus, avec apparemment des points de convergence sur la pénibilité et les compensations. Au point que les délégués des cheminots, se trouvant encore à Alger, ont estimé dans la soirée que “des premiers points ont été marqués”. Un message fort, destiné à des assemblées générales qui ont d'ailleurs opté pour la reprise du travail. Reste évidemment ce que décideront les plus irréductibles. Ceux qui agitent “la base” et qui, depuis le début du conflit, n'ont pas vraiment suivi leur état-major, c'est le moins que l'on puisse dire. “À l'heure où la situation se décrispe, le directeur général de la Sntf et le ministre des Transports se doivent aussi de tendre une oreille vers les revendications de ces représentants non structurés des travailleurs qui se sont fait entendre dans les dépôts mais qui n'ont pas l'impression d'être écoutés”, avertira l'un d'entre ces derniers.