Au troisième jour du Festival de Cannes, qui continue jusqu'au 23 mai, plusieurs films sont entrés en lice sans créer de fascination.Au total, 19 films en compétition officielle concourent pour la Palme d'or et 19 autres en lice dans la section Un certain regard, qui a été ouverte par le cinéaste centenaire portugais Manoel Oliveira. Incontestablement, la journée du jeudi a été marquée par le lancement de la section Un Certain regard. C'est le doyen des cinéastes du monde (102 ans), le Portugais Manuel Oliveira, qui l'a ouverte avec son dernier film l'Etrange affaire Angelica (O Estranho caso de Angelica). Mélangeant ingrédients du conte fantastique et exploration du symbolisme, voire du paranormal, Oliveira se présente comme un spéléologue de la spiritualité. Pour ce faire, il met en scène Isaac, jeune photographe solitaire, appelé un soir pluvieux à photographier la défunte Angelica. À peine cadrée, il croit voir la jeune fille lui faire un sourire. Epris d'elle, seule la rencontre de son âme avec celle de la défunte le délivre de ses obsessions et de son amour. Au cœur de cette histoire étrange, inspirée de sa propre expérience, assaisonnée avec les problèmes d'aujourd'hui, comme la crise économique, on retrouve la photographie dont le cadrage est présenté comme un élément important, travaillé notamment par l'abondance des plans fixes. Avant que le doyen de la planète cinéma n'investisse la scène avec sa canne qu'il a tenue jalousement, le directeur du festival a tenu à rappeler la “présence absence” du cinéaste iranien Jafar Panahi, à qui le festival ne cesse de manifester son soutien et sa solidarité. Ce discours a été suivi par la projection de l'extrait d'une interview dans laquelle il évoque sa convocation au ministère de la Culture et la répression qui s'est abattue sur les cinéastes iraniens. Du côté du tapis rouge, les stars ne boudent pas les marches, si l'on excepte Ridley Scott, retenu par une intervention chirurgicale, et les Rolling Stones, attendus pour le 19 mai, qui ont d'ores et déjà annoncé leur absence. Pendant ce temps, les fans sont aux aguets de leur idole que l'on considère, au moins sur la Croisette, comme des parcelles de bonheur. Un bonheur que les cinéastes ne cessent de chercher à travers leurs œuvres !