Le Salon international des équipements et services de l'eau (SIEE Pollutec) qui a ouvert ses portes, ce 17 mai, au CCO d'Oran, a été placé sous le thème “La problématique des eaux usées et de l'assainissement en zone rurale”. Ces questions ont été abordées, avant-hier, durant le colloque international qui se tient en marge du SIEE Pollutec et qui a permis un éclairage sur la politique prônée par le ministère des Ressources en eau dans ce domaine. En effet, Aït Amara, directeur de l'assainissement et de la protection de l'environnement au ministère, réagissait après la présentation de diverses expériences sur les avantages et les solutions alternatives d'assainissement autonome en France ou en Tunisie pour évoquer à son tour les enjeux et objectifs qui se posent à l'Algérie. Après avoir produit des efforts pour assurer un accès et une disponibilité à l'eau potable notamment en milieu urbain, le ministère, comme rapporté par l'intervenant, se doit d'assurer aujourd'hui la préservation de cette eau et des ressources souterraines ou superficielles, pour le bien-être de la santé de la population. C'est ainsi qu'avec un taux national de 80% de raccordement au réseau d'assainissement, le rendement de l'ensemble des stations d'épuration du pays n'est de que de 50% à 60% même si elles ont techniquement des capacités de 600 millions de m3/an. Un chiffre qui, selon l'orateur, permet de couvrir presque les 750 millions de mètres cubes/an de rejets à l'échelle nationale. La problématique ne viendrait pas tant de la gestion des stations d'épuration, quoique pour des intervenants, cette question reste toujours d'actualité mais plus exactement des capacités de collectes des eaux usées. L'Algérie compte 4 000 km linéaire de réseau et l'utilisation des fosses sceptiques reste importante en milieu rural, malgré une circulaire datant de deux ans et prônant l'éradication totale de ces fosses. L'exemple d'Oran est effarant puisqu'à peine à 4 km du centre-ville, des agglomérations de milliers d'habitants ne disposent toujours pas de réseaux d'assainissement. Mais si la situation est en voie d'amélioration en milieu urbain et dans les villes côtières, convention de Barcelone oblige, la priorité va être, en effet, accordé à l'assainissement rural. En 2006, 30 000 fosses sceptiques avaient été enregistrées. Les choix sur les solutions alternatives et innovantes en matière d'assainissement en zone rurale, l'assainissement autonome, l'utilisation de procédés écologiques, de végétaux particuliers pouvant résister à un milieu saturé ect. sont autant d'expérience et de solution que le ministère est prêt à étudier. D'où l'intérêt des échanges et concertations qui se nouent durant cette 6e édition du SIEE Pollutec. Aujourd'hui, dans la continuité de cette problématique, aura lieu une table ronde autour du thème “Sensibilisation des industries pour réduire l'impact des effluents industriels”.