Le Centre des conventions d'Oran (CCO) a renoué, depuis hier, avec un événement important, en abritant la 6e édition du Salon international des équipements et services de l'eau (SIEE Pollutec) organisé en partenariat avec le ministère des Ressources en eau, Reed Exposition et Trade-21. Une édition “sortie des murs d' Alger naturellement” comme expliqué par les organisateurs. Oran, en plus d'être un pôle économique, a bénéficié depuis quelques années d'investissements considérables en matière d'AEP et d'assainissement mais, surtout, compte tenu des 20 dernières années de stress hydrique et de pénurie d'eau qui ont frappé la population de toute la région. Avec pour la première fois, 4 pavillons officiels, ceux d'Italie, de France, d' Allemagne et d'Espagne et 300 exposants dont 43% représentant des sociétés algériennes privées ou publiques, cette 6e édition du SIEE Pollutec semble déjà vouloir battre un record, confirmant même l'attraction du secteur de l'hydraulique pour les partenaires étrangers, notamment les principaux acteurs mondiaux du domaine de l'eau, des eaux usées, du traitement de la pollution industrielle etc. qui sont présents ici à Oran. En l'absence du ministre Sellal, c'est le secrétaire général du ministère des Ressources en eau, M. Zidane Merah, qui s'est chargé d'inaugurer ce salon en le plaçant sous le signe de l'innovation, du savoir-faire et du transfert technologique. Ce dernier, qui rappellera les investissements considérables menés ces dix dernières années pour améliorer la mobilisation des ressources en eau, la production et la distribution de l'AEP dans les grandes villes, expliquera que le prochain défi à relever est l'assainissement, notamment la réutilisation des eaux usées à des fins agricoles. “Nous sommes arrivés, aujourd'hui, à un stade où les process sont maîtrisés, maintenant nous voulons appuyer l'agriculture”, déclarera M. Merah, qui annoncera aussitôt l'étude pilote qui va être menée justement à Oran. “C'est un don de l'ambassade des EU de 256 000 dollars qui va permettre la réalisation d'une étude de faisabilité pour le traitement tertiaire des eaux usées de la station d'épuration d'Oran à des fins agricoles. Pour l'instant, les eaux usées traitées sont utilisées pour l'arboriculture mais nous voulons les utiliser pour la culture maraîchère, l'étude devra définir les possibilités qu'il y a dans le traitement tertiaire et elle sera généralisée à toutes les stations d'épuration”. Pour rappel, à l'heure actuelle, 103 stations d'épuration sont exploitées mais avec des arrêts cycliques, pour une capacité de 560 millions de m3. Cette étude de faisabilité devra permettre encore à partir de 2014, l'irrigation de 100 000 ha.Durant cette 6e édition du SIEE Pollutec, l'on notera la présence en grand nombre d'entreprises étrangères, une vingtaine pour le pavillon espagnol, 60 pour la France dont la région Languedoc-Roussillon, l'Allemagne représentée par 8 sociétés venues également de la région de Bavière, et enfin les Italiens avec 6 entreprises. C'est là un signe fort de la concurrence étrangère pour se positionner dans les secteurs de l'eau et de l'assainissement confirmant l'attraction de l' Algérie qui a prévu pas moins de 19 milliards de dollars d'investissement d'ici 2014 pour ce secteur. Mais ce sont surtout les entreprises proposant des solutions et des technologies innovantes dans le domaine de l'eau, de l'assainissement qui sont très attendues, au moment où de par le monde les problématiques “d'économie de l'eau, les systèmes de gestion d'eau potable et d'assainissement et surtout de la pollution industrielle” qui sont évoquées par la population et les ONG. La raréfaction de l'eau, l'accès à l'eau potable sont autant d'enjeux que les grands leaders de ce secteur doivent intégrer dans leurs démarches.