Les maladies respiratoires, devenues, contrairement à ce que l'on croit, très fréquentes même dans les milieux ruraux, étaient mercredi au centre des débats au CHU de Tizi Ouzou où ont été organisées les 2es Journées de pneumo-phtisiologie. L'asthme bronchique et les cancers broncho-pulmonaires ont été deux de ces thèmes abordés aux côtés de la moins connue pathologie de broncho-pneumopathie chronique obstructive, appelée dans le jargon médical la BPCO. En débattant au sujet de ces trois maladies respiratoires, les conférenciers ont relevé que si les deux premières pathologies, à savoir l'asthme bronchique et les cancers broncho-pulmonaires sont, à un certain degré, connues et donc maîtrisables, la BPCO l'est moins du fait qu'elle n'est connue que récemment. “C'est une pathologie assez fréquente à Tizi Ouzou mais qui reste sous-diagnostiquée”, a expliqué un médecin du service de pneumo-phtisiologie du CHU de Tizi Ouzou tout en soulignant que c'est pour cela qu'aucune étude n'est encore menée et aucune statistique n'est pour le moment établie quant au nombre de personnes touchées par cette maladie respiratoire qui peut, a-t-il encore ajouté, être provoquée par la consommation de tabac, l'évolution dans un environnement de fumeurs ou encore par la pollution domestique ou professionnelle. Pour éviter cette pathologie, les spécialistes présents, hier, à ces journées d'étude ont mis l'accent surtout sur la nécessité de lutter contre le tabagisme, et ce, quand bien même la tâche n'est pas du tout facile. Au cours d'un autre exposé sur l'asthme professionnel, un conférencier a plaidé pour une véritable prise en charge, en matière de médecine du travail, des travailleurs dans les milieux industriels qui sont à l'origine de 5 à 28% des maladies respiratoires. Ce que d'ailleurs une étude de cas menée à l'Eniem sur les travailleurs des ateliers de moussage a amplement confirmé puisque après un examen clinique pratiqué sur les travailleurs présentant des symptômes tels que la toux, l'oppression thoracique, une respiration sifflante, a débouché sur la conclusion que l'action toxique constitue une évidence réelle. En plus de ces constats, les participants à ces journées d'étude devaient débattre aussi des différents volets thérapeutiques de la BPCO, le contrôle de l'asthme, les difficultés de diagnostic et de prise en charge de l'asthme chez l'enfant, le cancer et le tabac, et aussi de la stratégie de prise en charge des tuberculoses extra-pulmonaires ainsi que la séro-surveillance de l'infection VIH/sida chez les patients tuberculeux.