Pour le porte-parole du gouvernement israélien, le processus de paix ne pourra continuer qu'une fois les groupes armés démantelés. Israël et les islamistes du Hamas ont rejeté dimanche une proposition palestinienne de cessez-le-feu alors que planait la menace d'une opération terrestre israélienne dans la bande de Gaza, après un tir de roquette palestinien en profondeur sur le territoire israélien. Réagissant à la proposition palestinienne, Avi Pazner, porte-parole du gouvernement israélien a déclaré : “Ce n'est pas sérieux. Tant que les organisations terroristes existeront, il n'y aura pas de possibilité d'un cessez-le-feu véritable.” Selon lui, le processus de paix ne pourra continuer qu'une fois les groupes armés démantelés. Le gouvernement palestinien avait formulé samedi une proposition de cessez-le-feu mutuel, pour enrayer l'engrenage des violences, après que les mouvements islamistes palestiniens eurent annoncé mettre fin à leur trêve unilatérale des attaques contre Israël proclamée fin juin, à la suite de la mort d'Ismaïl Abou Chanab, haut responsable du Hamas liquidé jeudi lors d'un raid aérien israélien à Gaza. Israël avait lancé ce raid en riposte à l'attentat suicide de mardi à Jérusalem, qui a fait 21 morts en plus de son auteur, kamikaze du Hamas. Oussama al-Baz, le conseiller politique du président égyptien Hosni Moubarak avait lancé vendredi l'idée d'une nouvelle trêve israélo-palestinienne dans laquelle, cette fois-ci, les deux parties seraient impliquées, lors d'une visite éclair à Ramallah (Cisjordanie) et à Tel-Aviv. Israël affirmait, en effet, n'être pas lié par la trêve unilatérale conditionnelle et temporaire proclamée le 29 juin par les principaux mouvements palestiniens ; cette dernière ayant résulté d'un accord interpalestinien obtenu par le Premier ministre Mahmoud Abbas. Israël accusait, en outre, les groupes palestiniens de duplicité et de réarmer à la faveur de cette trêve. Abdelaziz al-Rantissi, un haut responsable du Hamas, a déclaré, pour sa part, que son mouvement n'avait pas été informé d'une proposition d'accord de cessez-le-feu et que, de toute façon, cette question n'était pas d'actualité. “Nous n'avons été informés par personne d'une telle proposition. Mais il n'y a de toute façon aucune possibilité d'en discuter maintenant. Les sionistes doivent payer le prix fort pour leur crime”, a-t-il déclaré, évoquant la liquidation d'Abou Chanab. M. Rantissi a aussi réagi, par la menace, aux propos de M. Pazner, déclarant : “Quand nous les contacterons (les Israéliens) par des opérations suicide, ils parleront différemment." Dans le sud d'Israël, une roquette artisanale de type Qassam tirée à partir du nord de la bande de Gaza a explosé sans faire de blessé dans le secteur de la ville d'Ashkélon, sur la côte méditerranéenne, a-t-on appris de sources militaires israéliennes. La roquette a touché la plage de Zikim, à environ 3 km de la lisière nord de la bande de Gaza. “C'est la première fois que des roquettes de ce type atteignent le territoire israélien à cette profondeur”, a-t-on précisé, indiquant que la roquette avait un calibre de 115 mm, supérieur à celui des Qassam tirées jusque-là. Les renseignements militaires israéliens ont récemment estimé que le Hamas avait perfectionné ces fusées et amélioré leur portée. Le quotidien Maariv a publié hier en première page une photo montrant une forte concentration de chars israéliens près de la bande de Gaza, avec en légende : “Les canons des chars pointés vers Gaza.” A la suite de tirs de roquettes sur la localité israélienne de Sdérot qui jouxte la partie nord de la bande de Gaza, à l'est, l'armée israélienne avait coupé la bande de Gaza en trois tronçons et établi des barrages sur l'axe routier principal nord-sud de ce territoire. “Si les tirs (de roquettes) se poursuivent, une opération terrestre d'envergure (dans la bande de Gaza) est possible", écrit le Maariv.