La captivité de la délégation algérienne de la “flottille de la liberté” n'a été que de 24 heures. Un seul blessé est à déplorer. Il souffre de blessures légères à l'œil et a été transféré à l'hôpital, à Amman, lorsque la délégation est arrivée en Jordanie après son expulsion d'Israël. L'Algérie a dépêché, hier, un avion spécial avec à son bord un ministre, le patron du MSP, M. Soltani, des journalistes et des médecins. Au MSP, on estime que l'objectif est atteint avec la mise au banc des accusés d'Israël dont l'acte, l'assaut contre la flottille, a été unanimement dénoncé par la communauté internationale. Responsables et médias ont, en effet, dénoncé l'agression que certains ont comparée à de la piraterie alors que même la presse israélienne parle d'un échec. “Toute la planète sait maintenant que Gaza est assiégée et sa population affamée par ce blocus”, a déclaré hier le porte-parole du parti qui appelle encore à la levée du siège de Gaza tout en se réjouissant de cette première victoire et de la libération des membres de la délégation algérienne. De son côté, joint hier par téléphone à Amman, Zinedine Benmedekhene, député MSP et membre de la délégation, a raconté le cauchemar vécu à l'approche de Gaza et en Israël. “Nous savions que les Israéliens nous surveillaient et qu'ils allaient nous attaquer”, dit-il. Le commando israélien a joint le commandant de bord pour lui demander où il allait. Il a répondu : “Gaza !” Les militaires lui ont intimé l'ordre de s'arrêter. Ce qu'il a refusé, évidemment de faire. à 4h du matin, l'assaut est donné. Les soldats israéliens ont utilisé des bombes lacrymogènes et tiré des balles avant de “prendre en otages” les occupants des bateaux. “Ils nous ont faits prisonniers et attachés” , dit-il. Après des heures d'attente et sans rien prendre, pas même de l'eau, ils sont emmenés en prison. Des avocats se sont proposés de les défendre, mais ils ont tous refusé. “Nous avions des doutes sur eux et ne pouvions pas leur faire confiance”, a indiqué notre interlocuteur. Ils n'ont, par ailleurs, signé aucun document. Notre interlocuteur a salué le courage de tous les membres de la flottille qui ont résisté à l'assaut des soldats. D'ailleurs, a-t-il précisé, les 150 passagers des cinq continents et de différentes nationalités, dont les Algériens, ont promis de refaire le coup, de mener d'autres campagnes avec plus de bateaux et plus de monde, autant de fois qu'il faudra jusqu'à la levée du blocus de Gaza. Le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, a confirmé de son côté les informations et précisé que le président suivait la situation depuis Nice où il participait au sommet France-Afrique. Le ministre a indiqué qu'il était en contact avec ses homologues turc, égyptien et jordanien pour s'assurer de l'état de la délégation algérienne. “Les efforts déployés par l'Algérie auprès des gouvernements de certains pays amis dont les gouvernements jordanien, turc et égyptien ont abouti à la libération, ce matin à 4 heures (heure algérienne), des trente-deux ressortissants algériens arrêtés en violation des règles internationales par Israël après l'assaut meurtrier contre la flottille de la liberté”, selon le communiqué du ministère des Affaires étrangères.