Les réserves de devises atteindront, à la fin de l'année, 22,5 milliards de dollars, soit 21 mois d'importations. Le marché informel reste une “plaie” dont souffre l'Algérie. L'évaluation sur le terrain du commerce extérieur révèle que les importations ne sont, à ce jour, pas appréhendées. Des importateurs ne sont pas recensés, d'autres disparaissent à la suite d'une transaction commerciale ou d'une autre opération. Ce qui crée une sorte de concurrence déloyale au détriment des opérateurs économiques qui respectent leurs obligations fiscales et leurs contributions sociales. La qualité des produits importés par certains revendeurs, si elle n'est pas nuisible au consommateur, demeure mauvaise. C'est là, en substance, l'argument avancé par le ministre des Finances, M. Terbèche, quant à l'instauration de la disposition relative à l'importation de matières premières, de produits et de marchandises destinés à la revente en l'état qui ne peut être exercée que par des sociétés de capitaux dont le capital social est égal ou supérieur à 10 millions de DA. L'idéal pour faire face à cet épineux problème est, selon le ministre qui a animé une conférence de presse hier, de créer des sociétés d'import-export. Ces entreprises seront identifiées, leur réseau connu et leurs capacités de distribution évaluées. “Désormais, la location de registre du commerce et/ou l'importation par procuration sont interdites”, lancera-t-il. Et d'ajouter : “10 millions de DA est un niveau raisonnable. Ce qui permettra à la société de respecter ses diverses obligations.” M. Terbèche est revenu longuement sur les dispositions de la loi de finances (LF) 2003 et les circonstances de sa préparation. Ainsi, la LF est confectionnée, selon lui, après que les équilibres macro-économiques et financiers soient assurés. L'indice de cette consolidation est lié à la balance des paiements caractérisée par un excédent de 7 milliards de dollars à fin 2001. Outre la dette extérieure, en nette diminution, les réserves de changes atteindront, à fin 2002, 22,5 milliards de dollars US. Ce qui équivaut à 21 mois de nos besoins d'importation pour la consommation. À cela, il faut ajouter le faible endettement des entreprises et la réduction de celui du Trésor dont la dette entre 2000 et 2001 est passée de 1 022 milliards de DA à 999 milliards de DA. Le taux d'inflation est de 4% durant les 9 premiers mois de l'année en cours et atteindra les 3,5% vers la fin de l'année. En termes plus clairs, l'argentier du pays estime que tous les ingrédients sont réunis pour que l'économie nationale renoue avec la croissance et s'engage dans la compétition mondiale. “L'émergence d'un financement sain de l'économie nationale constitue le levier de la relance”, précisera-t-il. Pour lui, la L F vise, entre autres, à consolider l'amélioration du recouvrement de la fiscalité ordinaire et l'élargissement de l'assiette fiscale. La réduction de la pression fiscale, telle que l'allégement du versement forfaitaire (VF) de 6% à 3%, la taxe sur l'activité professionnelle (TAP) et la taxe sur l'activité industrielle et commerciale (TAIC) dont le taux sera unifié à 2% ainsi que la TVA fixée à deux taux : 17% et 7%, est également consacrée dans la loi de finances. Le but étant d'instaurer un régime fiscal moins contraignant et plus attractif. Des avantages seront accordés exclusivement aux entreprises qui s'installent en dehors des grandes agglomérations. Le souci du gouvernement, à travers cette loi, est la prévention des dérapages inflationnistes et de mener à terme tous les projets lancés, notamment ceux inscrits dans le cadre du plan de soutien à la relance économique. Le budget d'équipement nécessitera, selon l'argentier du pays, une enveloppe de 400 milliards de DA en 2004 et une autre de 2 250 milliards de DA en 2005. Concernant le maintien du niveau de 19 dollars US le baril de pétrole sur la base duquel est élaborée la LF, le ministre précisera que le gouvernement s'est appuyé sur le prix de référence fiscale et non pas sur les prévisions des cours. “Ce niveau nous permettra d'assurer les dépenses du programme d'équipements”, a-t-il argué. Le premier responsable du département des Finances a, sur un autre registre, annoncé la diminution prochainement des prélèvements de la sécurité sociale, une fois les équilibres des caisses (de la sécurité sociale) établis. L'objectif recherché a trait à l'amélioration du pouvoir d'achat du citoyen qui pourrait être concrétisé par les bipartites ou tripartites. B. K. Blanchiment de L'argent sale “L'Algérie menacée” • “L'Algérie est menacée par le passage sur son territoire de l'argent sale blanchi provenant du trafic de drogue, de vente d'armes et d'autres origines douteuses.” Le constat a été établi par l'argentier du pays qui a annoncé l'installation d'une cellule spécialisée pour ce genre de problèmes auprès de son département. Réforme du système bancaire Les résultats, le premier trimestre 2003 • Après les opérations d'assainissement de leurs portefeuilles, les banques publiques disposent désormais d'un business plan dont la mise en œuvre sera suivie d'une manière rigoureuse par le Trésor dans le but d'améliorer toutes leurs fonctions bancaires. L'évaluation institutionnelle et financière initiée par le ministère, avec l'aide d'organismes internationaux, au sein de ces établissements a, estime le ministre des Finances, permis l'introduction de nouvelles politiques et des réformes. Ce programme vise, selon l'argentier du pays, la modernisation des instruments et du système de paiement. Car, les méthodes suivies jusque-là ont montré leurs limites, pénalisant ainsi le client. Le nouveau système qui sera prochainement mis en application a pour fondement une intermédiation bancaire avec, à la base, un changement dans les instruments de paiement. C'est ainsi qu'un programme qui verra l'implication des ministères des Finances, des Télécommunications et de la Banque d'Algérie a été, d'ores et déjà, lancé. Les résultats seront connus, avoue M. Terbèche, au cours du premier trimestre 2003. Il sera, alors, mis en place, l'interbancarité (coordination entre les banques), notamment pour la création de la carte de retrait (interbancaire). Par ailleurs, l'ensemble des centres bancaires sera connecté grâce au système X 25 qui sera mis en place par le département de M. Abou. Grâce à cette nouvelle méthode, les moyens de compensation seront sécurisés, l'accès à l'information sera de plus en plus fluide et la demande du client sera de ce fait, estime le ministre, satisfaite. Le ministère a également opéré des actions d'assainissement des dettes douteuses des banques. La tutelle a instruit ces institutions pour respecter les règles reconnues dans le système financier et éviter d'accorder des crédits sans conditions. Dette extérieure de L'Algérie 20,5 milliards de dollars à fin 2002 • La dette extérieure de l'Algérie a diminué de 2 milliards de dollars US, passant de 22,5 milliards de dollars US en 2001 à 20,5 vers la fin 2002. L'endettement de notre pays a connu une baisse de 33,2 milliards de dollars US en 1996 à 22,3 milliards de dollars US à fin 2001, soit une diminution de 11 milliards de dollars US en sept ans (1996-2002). Par ailleurs, les trois accords signés par l'Algérie avec l'Italie, l'Espagne et la France pour la reconversion de la dette, évaluée pour ces trois pays à 180 millions d'euros, en investissements sont actuellement au stade des négociations. La reconversion, faut-il l'expliquer, peut aller jusqu'à 10 % de la dette rééchelonnée. Les projets d'investissement prévoient, donc, soit une prise de participations dans des entreprises, soit en augmentation de capital de celles-ci, soit alors la création de nouvelles sociétés. Un comité a été créé dans ce sens et les projets seraient déjà identifiés. Sur un autre registre, les investissements directs étrangers (IDE) ont, selon le ministre des Finances, atteint durant les 9 premiers mois de l'année 2001 quelque 900 millions de dollars US. Une infime partie de ces projets est destinée au secteur des hydrocarbures. Grandes galeries algériennes Les explications de l'annulation de la vente • L'unité des grandes galeries algériennes située à la rue Larbi-Ben-M'hidi n'est, selon M. Terbèche, pas encore vendue. L'opération de vente de cette unité qui devrait être effectuée en septembre dernier a été annulée, car les soumissionnaires ne répondaient pas aux critères exigés dans le cahier des charges. Pour le moment, ce magasin est la propriété des domaines, en attendant le lancement d'un autre appel d'offres. Pour rappel, la mise à prix de cette galerie est arrêtée à 93 milliards de centimes. De nouvelles techniques concernant ce genre d'opérations seront, selon le ministre, introduites prochainement. B. K.