Quatre heures pour un extrait de naissance ! L'expérience a été faite avec des usagers de l'APC de la commune d'Aïn El-Hammam. Une ruée quotidienne devant les guichets de l'administration, dès l'ouverture, plus de 60 personnes font déjà la queue pour se faire délivrer leurs papiers d'état civile et une seule salle pour contenir cette masse de gens composée de jeunes, de moins jeunes, de vieilles personnes. Une chaleur torride et suffocante face au manque d'aération. Une situation invivable, notamment pour les personnes âgées. Des jeunes sans scrupule n'hésitent pas à allumer leur cigarette à l'intérieure même de la salle, sans qu'aucun agent vienne leur rappeler la réglementation. “Je suis là depuis 10h, il est presque midi et j'attends toujours mon tour. Il faut plus d'organisation. On est entassés comme du bétail. On n'a aucune considération”, dit un quinquagénaire. Il est 12h heures et ce vieux n'est toujours pas arrivé au bout de ses peines. Rien à voir avec les nouvelles dispositions du ministère de l'Intérieur concernant les passeports et cartes nationales d'identité biométriques, mais une habitude de longue date qui s'est installée dans cette mairie. Rien ne semble avoir été entrepris pour alléger les files d'attente. Certaines personne laissent leur livret de famille sur place, repartent, puis reviennent quelques heurs plus tard pour récupérer leurs papiers. À midi, un élu rentre et demande aux gens de quitter les lieux. “Nos agents doivent aller manger, il reviendront à 13h”, leur dit-il. Contacté sur-le-champ pour savoir s'il n'était pas possible de mieux s'organiser pour un meilleur rendement à l'avantage de l'administré, cet élu du peuple refusa de répondre à nos questions, sous prétexte que ce n'était pas le moment. “Les gens peuvent donc patienter ailleurs, faire un tour en ville, puis revenir dans l'après-midi pour encore attendre et faire la queue.” À 13h, l'APC ouvre ses portes, les guichets aussi, mais il faut encore patienter. Une vieille finira par avoir son fameux extrait de naissance, mais seulement vers 13h40 ! Elle a attendu toute la matinée. D'autres ont préféré rentrer bredouilles, ils reviendront peut-être demain pour une autre partie de coude à coude. Si des jeunes affichent leur ras-le-bol devant cet état de fait, que dire alors des gens du troisième âge, des personnes souvent atteintes de maladies et souffrant de rhumatisme ? Les premières victimes de ce laisser-aller. Certains se perdent sur place faute d'orientation, ils font la chaîne pendant des heures pour ensuite être renvoyés vers un autre guichet ! L'APC d'Aïn El-Hammam renferme une partie (les plus anciens) des registres d'état civile de plusieurs communes, notamment d'Iferhounène, Illiltèn, Abi Youcef, Aït Yahia, Imsouhal, ceux de l'ex-commune mixte de Michelet. Un nombre important pour une seule APC qui jusqu'à ce jour tarde à informatiser ses services. Cependant, elle sait bien fonctionner quand on le veut, elle a mieux fonctionné par le passé. En dépit du nombre d'usagers, on a su régler les problèmes. On se demande comment lancer des passeports et des cartes d'identité nationales biométriques quand les services d'état civil accusent un retard aussi aberrant en matière de logistique et de savoir-faire ?