Le ministre de l'Agriculture et du Développement rural, M. Rachid Benaïsssa, a évoqué jeudi des discussions entre les professionnels de la filière lait pour proposer une réduction de l'importation de la poudre de lait. “Les différents acteurs de la filière lait sont en négociation pour arrêter un des mécanismes en vue de diminuer l'importation de poudre de lait et augmenter le taux d'intégration du lait cru dans la production. Il s'agit d'une démarche en mesure de répondre à l'objectif visant à passer d'une importation massive de la poudre de lait vers le développement de la collecte de lait cru”. C'est ce qu'a expliqué le ministre aux journalistes en marge d'une séance plénière de l'Assemblée populaire nationale consacrée aux questions orales. “Les professionnels du secteur sont appelés à faire une proposition à l'Office national interprofessionnel du lait (Onil) qui la transmettra par la suite au ministère”, dira M. Benaïssa à ce propos, avant de noter que les dispositifs qui seront mis en place par le gouvernement pour atteindre l'objectif escompté “sont discutés actuellement entre les différents opérateurs pour que chaque acteur trouve son compte”. Concrètement parlant, selon le ministre, “il s'agit de trouver le meilleur moyen pour, d'un côté assurer le marché de manière régulière et d'un autre côté, augmenter l'intégration du lait cru dans la production et diminuer ainsi l'importation de poudre de lait”, rappelant les mesures financières et matérielles mises en place par le gouvernement. Le ministre dira qu'en 2009, l'Etat a accordé à cette filière stratégique une subvention d'une valeur de 12 milliards de DA. Elle se répartit comme suit : 12 DA/litre à l'éleveur, 5 DA/litre au collecteur, de 4 DA/litre à l'intégration du lait cru dans la production du lait en sachet subventionné à 25 DA/litre. La facture globale des laits et produits laitiers s'est établie à 862,76 millions de dollars en 2009, contre 1,28 milliard de dollars en 2008, soit une baisse de 32,9%. Revenant sur la contestation de 10 producteurs de lait privés qui ont observé un arrêt de travail de trois jours la semaine dernière, le ministre de l'Agriculture et du Développement rural a estimé que la rationalisation de l'utilisation de la poudre de lait dans la transformation devrait être partagée par tous les acteurs de la filière lait, notamment les industriels. Cette recherche s'inscrit, selon lui, dans le cadre de la politique sectorielle concernant cette branche stratégique ayant pour objectif de réduire les importations de la poudre de lait et de renforcer les capacités de production nationale. Interrogé sur les perturbations constatées ces derniers jours dans la distribution du lait en sachet, à la faveur de la grève des 10 opérateurs privés, le ministre a assuré que “le marché est stable et sera stable”. Dans ce cadre, il n'omettra pas de mettre en garde contre “les actes de provocation de certains opérateurs qui prennent les consommateurs en otage”. Il est rappelé à ce propos que l'une des missions de l'Onil est de distribuer la poudre de lait subventionnée par l'Etat aux transformateurs qui doivent l'utiliser uniquement dans la production du lait en sachet, dont le prix est administré. Or, selon le ministre, sur les 80 laiteries qui s'approvisionnent auprès de l'office, 70 ont déjà trouvé un compromis sur la réduction de l'utilisation de la poudre et l'augmentation du taux d'intégration du lait cru dans le lait en sachet. Les 10 autres unités, qui ont pris leurs quotas du mois de juin, sont en discussion au sein du CIL, a-t-il ajouté. Le ministre a souligné également que la réduction des quotas n'est pas encore appliquée puisque la commission de régulation chargée de ce dossier au niveau du CIL n'a pas encore rendu publiques ses conclusions.