Le sélectionneur de l'Angleterre, Fabio Capello, entend rester en fonction même s'il est fragilisé par de virulentes critiques après l'élimination du Mondial 2010, dimanche, face à l'Allemagne (4-1). Lors d'une réunion lundi avec les responsables de la fédération anglaise (FA), l'Italien a déclaré son intention de “rester”. Le soutien reçu en retour a été ambigu. Le porte-parole, Adrian Bevington, a fait savoir que son organisation va “prendre du recul” avant de trancher la question “dans deux semaines”. Les dirigeants du football anglais saluent un homme qui a “rendu sa confiance” à une sélection “au sol” après son échec à se qualifier pour l'Euro-2008. Mais il leur faudra résister au tombereau de critiques dont l'Italien est désormais la cible. Le Suédois Sven Goran Eriksson, qui avait occupé le poste entre 2001 et 2006, avait dû quitter l'Angleterre sous les huées après l'avoir menée deux fois en quart de finale, en 2002 et 2006. Après une sortie en 8e au prix de la plus lourde défaite anglaise en Coupe du monde, Capello pourra-t-il résister ? Oublié le “Fabulous Fab”, le génie tactique célébré par l'Angleterre depuis son entrée en fonction en 2008. Incrédule, Capello, 64 ans, a découvert lundi que la presse britannique, après deux ans de panégyrique, pouvait subitement être d'une implacable cruauté, lui demandant s'il avait le sentiment de “valoir” les 6 millions de livres (7,3 millions d'euros) qui lui sont versés chaque année. Ou si son système tactique n'était pas obsolète. L'Italien a dit son intention de préparer l'Euro-2012, d'introduire de “jeunes joueurs”. Même si la FA maintenait sa confiance en Capello, dont le licenciement lui coûterait 12 millions de livres (14,6 millions d'euros), le sélectionneur a perdu son aura d'invincibilité et devra surmonter une défiance inédite, après la leçon administrée par son homologue allemand, Joachim Löw. Le mécontentement de plusieurs joueurs sur ses méthodes, palpable durant le tournoi, ne l'aidera pas. L'attaquant Michael Owen, qui n'a jamais bénéficié de la confiance de Capello, règle ses comptes : “Personne au monde ne pourra me convaincre que les joueurs allemands sont meilleurs que les nôtres. Mais quand j'ai vu la composition de l'équipe, j'ai su que nous allions perdre.” Furieux de la nomination de Capello alors qu'il guignait le poste, l'entraîneur de Tottenham, Harry Redknapp, a regretté le choix d'un étranger. “avec un entraîneur anglais, cela ne pourra pas être pire que ce que l'équipe a fait avec Eriksson et Capello”, a-t-il asséné. Outre Redknapp, la presse britannique avance le nom de Roy Hodgson comme successeur potentiel.