C'est suite à une enquête sur une disparition que la police a découvert le stratagème. Réseaux de soutien, recrutements et financement du terrorisme se cachent derrière certaines disparitions. Les services de la police ont procédé récemment à une vaste opération d'investigations dans les avis de recherches dans l'intérêt des familles. “Des personnes disparues dans des conditions inconnues pourraient rejoindre les maquis d'autant qu'on ignore leur destination”, précise une source sûre, qui explique que les services de police diffusent dans l'immédiat sans attendre 48 heures les avis de recherches de ces personnes. Les services de la police viennent d'adopter une nouvelle procédure “préventive”, et ce, dès que les parents de la personne disparue déposent une plainte. Ils lancent un avis de recherches immédiat au niveau national alors que traditionnellement les enquêteurs attendaient 48 heures pour lancer les investigations. “Il s'agit dans plusieurs cas de disparition d'adolescents, des cas de fugue surtout généralement dans les périodes des résultats d'examens”, ajoute notre interlocuteur. Cette procédure a permis aussi aux enquêteurs d'intervenir dans les affaires d'enlèvements et de détournements de mineurs. Notre source précise aussi que c'est suite à des renseignements sur la disparition d'une personne pendant quelques jours que la police a ouvert une enquête et c'est ainsi que les investigations ont conduit à l'arrestation de plusieurs membres de réseaux de soutien logistique aux terroristes après le contrôle de leur mouvement et déplacement aux maquis. Les services de sécurité ont également pu arrêter des jeunes qui allaient rejoindre le maquis “grâce à l'intervention rapide et parfois avec la collaboration de leur famille”. Les investigations touchent les personnes âgées entre 16 et 40 ans. Leur situation sociale et professionnelle, leur comportement avant leur disparition et leur relation et fréquentation ainsi que leur région d'origine. Des investigations ont déjà relevé que des jeunes avaient rejoint le maquis notamment durant les années 2005-2006, alors qu'ils étaient donnés pour harragas. Lors de la guerre en Irak, plusieurs jeunes qui ont voulu joindre clandestinement ce pays ont été “détournés” de leur destination par les réseaux de recrutement pour se retrouver finalement entre les mains du GSPC. Les services de sécurité ont intensifié les derniers temps le contrôle des déplacements des personnes suspectées d'avoir des liens ou des proches surtout au sein des familles des terroristes toujours actifs pour déjouer toute tentative de recrutement, soutien et financement dans les rangs du GSPC d'autant que cette organisation connaît un net recul en matière d'adhésion. Pour rappel, les services de sécurité avaient interdit les campings sauvages les dernières années dans plusieurs wilayas pour couper la route aux réseaux de recrutement qui profitaient de ce genre de regroupements afin d'endoctriner les jeunes à rallier leur cause. Face à cette situation, le GSPC a été contraint de recourir dernièrement aux mercenaires étrangers dans le but de perpétrer des attentats. La dernière embuscade de Tinzaouatine en est l'illustration.