Le public batnéen, qui s'est déplacé massivement, avant-hier soir au Théâtre régional de Batna, s'est déridé sur l'interprétation de la pièce Laâbat zouadj ou zhar (jeu de l'amour et du hasard), une adaptation de Mourad Snouci, d'après l'œuvre éponyme de Marivaux, mise en scène par Azri Ghaouti, directeur régional d'Oran, et interprétée par Fadila Hachemaoui (Lisette), Farida Zabchi (Silvia), Samir Bouanani (Dorante), Benziane Bellah (Arlequin) Belaroussi Mohamed (Orgon), des comédiens qui, par leur savoir et leur savoir-faire ont bien égayé et amusé le public pendant plus d'une heure. Le rire emplissait la salle et se répandait dehors. Le public se tordait de rire, les larmes aux yeux. Une véritable séance de thérapie pour décompresser, se détendre et oublier un quotidien monotone. Cette pièce, créée au début des années 2000 et produite par le TRO, continue à divertir, à amuser et même à transmettre des messages. La pièce le Jeu de l'amour et du hasard est une comédie d'intrigue avec des jeux de mots, des scènes burlesques et des coups de théâtre. Toute l'action se passe dans la maison de Monsieur Orgon. Les conditions sociales et politiques n'influencent pas la progression amoureuse des protagonistes. La pièce est hilarante. Intelligemment mise en scène, avec un décor simple qui nous ancre dans la réalité, les messages véhiculés étaient facilement interceptés. Elle raconte l'histoire de Silva sur le point d'accepter un mariage arrangé, de convenance, que son père a scellé avec un gentilhomme inconnu. Les deux personnages ont eu la même idée de prendre le rôle et l'habit de leurs domestiques, de se déguiser afin d'observer et de juger en toute liberté sa future moitié. Silva prend le rôle et l'habit de sa servante Lisette et son prétendant de revêtir l'habit de son valet Arlequin. Après la présentation des personnages, commence alors un véritable chassé-croisé projetant nos héros dans de cocasses quiproquos. “Des scènes ont été sciemment gommées pour ne pas choquer la sensibilité du public batnéen à majorité conservateur et qui se déplace en famille”, nous annonce le directeur du TRO. Ainsi on conclut que la réalité y surpasse l'illusion, l'honnêteté, le mensonge et la raison et l'ordre, la folie et la passion. La pièce théâtrale Laâbat zouadj ou zhar, constituée de cinq tableaux, a duré plus d'une heure et demie et en guise de récompense pour le spectacle amusant dont elle a gratifié le public, la troupe a été longuement ovationnée.