Par cette action, les citoyens mettent les autorités locales devant le fait accompli au sujet de l'alimentation de leur village en eau potable tant promise. Bien que l'eau soit transférée en quantité suffisante à partir du barrage de Koudiat Acerdoune de Bouira vers tout le versant sud, il se trouve que des villages sont encore privés de ce liquide. Dimanche matin, plus de 300 personnes venues du village d'Izrarakène, dans le versant de Hennia, ont exprimé leur ras-le bol en fermant l'APC de Draâ El-Mizan, à une cinquantaine de kilomètres au sud de Tizi Ouzou. Par cette action, elles mettent les autorités locales devant le fait accompli au sujet de l'alimentation de leur village en eau potable tant promise. “C'est inadmissible. À chaque fois, les responsables nous promettent d'avoir de l'eau comme les autres. Nous sommes peut-être les citoyens de cette commune qui de tout temps ont le plus souffert. Avec l'arrivée de cette eau, nous avions cru que c''était fini, mais voilà que nous sommes toujours dans la même situation. Au moment où l'eau coule à flots partout, Izrarakène n'a rien”, grogne devant le portail de l'APC un villageois. Avant qu'un autre ne prenne la parole pour pointer du doigt l'entreprise réalisatrice du réseau de distribution à l'intérieur de ce village. “Ce sont des travaux bâclés. On dirait qu'il n'y a eu aucune étude technique. Sinon, comment comprendre que l'eau arrive dans un foyer et ne touche pas cinquante autres ?” s'interroge une deuxième personne. La tension semblait très tendue. Les jeunes ayant pris position devant l'APC ne veulent rien entendre. “Nous ne voulons aucune explication de quiconque. Ce sont toujours les mêmes promesses. Nous exigeons une commission de la wilaya pour avoir des engagements écrits à ce propos. Si personne ne vient, nous sommes décidés à fermer cette APC encore des mois. Nous n'avons plus confiance. Comment allons-nous sortir de cette situation ? Pour nous, rien n'a changé. Izrarakène n'aura-t-il jamais d'eau ?” se demande un autre interlocuteur. Les autorités locales ont tenté de dialoguer avec les représentants du village, mais ces derniers ont carrément rejeté cette offre, car, disent-ils, ce problème dépassait les élus et même le chef de daïra. Pour calmer un tant soit peu les esprits, l'entreprise s'est déplacée sur les lieux, mais elle a été refoulée dès son arrivée. “C'est de la poudre aux yeux d'envoyer l'entrepreneur alors que les travaux ne répondent pas aux normes”, nous explique un autre citoyen. Au moment où nous écrivions ces lignes, l'APC était fermée, au grand dam de ces usagers qui attendaient son ouverture afin de se faire délivrer les pièces administratives dont ils ont besoin.