Même si le président de la FAF, Mohamed Raouraoua, estime que l'option de la professionnalisation du football algérien est “irréversible”, il n'en demeure pas moins que les difficultés rencontrées par les clubs postulants obligent, finalement, la fédération à instaurer une sorte de transition pour permettre à ces clubs, justement, de se conformer progressivement aux exigences de la nouvelle politique footballistique du pays. C'est ce qu'a appelé Raouroua, lors de sa dernière sortie médiatique, de “processus de maturation des clubs”. “Les 32 clubs postulant au statut de club professionnel ont satisfait, globalement, les conditions contenues dans le cahier des charges, mais la FAF leur a accordé une année de plus pour qu'ils poursuivent l'application totale du contenu du cahier des charges” , fait-il remarquer. Une transition d'une année donc pour donner davantage de temps aux équipes afin de se conformer aux exigences du professionnalisme. D'ailleurs, et dans la foulée, la FAF a même accepté que certains clubs puissent bénéficier de ce statut à l'image de l'ASK et de l'USMH, alors que des exigences liées à leurs enceintes sportives ne sont pas encore satisfaites. Du reste, à y voir de près, l'USMH et l'ASK ne sont pas franchement les deux seules équipes à traîner encore cette tare. Plusieurs stades en Algérie ne conviennent pas encore au monde du professionnalisme. En outre, la FAF, par la voix de son président, annonce la création “d'organismes de contrôle pour vérifier le capital des clubs et évaluer si ce dernier est suffisant à une équipe pour prétendre au rang de club professionnel”. Cependant, en accordant un délai supplémentaire d'une année aux clubs, la FAF fixe aussi, par ricochet, un ultimatum. Ce qui revient à dire que si les exigences ne sont pas satisfaites à l'issue du prochain exercice 2010-2011, certains “heureux élus” pourraient être déchus, l'été prochain, du fameux sésame. C'est visiblement ce qui explique, entre autres, le choix de la FAF de maintenir le même système de compétition avec une première et une seconde division à seize clubs chacune, et avec la même composante résultant des deux championnats de D1 et de D2, de la saison 2009-2010. La feuille de route de la FAF prévoit que le vrai championnat professionnel algérien ne verra le jour qu'à l'issue d'une transition que la fédération estime nécessaire. Les pouvoirs publics sont aussi dans cette logique, d'où la dernière note du gouvernement concernant la professionnalisation du monde de football. Les clubs seront, certes, accompagnés par la FAF et l'Etat dans leur processus de maturation, mais il n'est pas dit que pour certains d'entre eux, ils ne perdront pas leur statut “généreusement” accordé aujourd'hui. Du coup, il serait peut-être plus juste de parler, pour le moment, de clubs en voie de professionnalisation !