Des contrebandiers étrangers ont été appréhendés sur le sol algérien. Des quantités impressionnantes de produits contrefaits sont destinées à approvisionner les boutiques qui versent davantage dans l'informel. Des milliers de faux de billets de banque, notamment en coupures de 500 et 1 000 DA, sont en circulation. Les clients sont appelés à une plus grande vigilance. L'approche de l'Aïd et de la rentrée scolaire affolent un peu plus chaque jour les réseaux de la contrebande aux frontières algéro-marocaine et algéro-tunisienne, mais aussi des trabendistes qui reprennent du poil de la bête pour profiter de ces marchés juteux. Les chiffres, relatifs aux arrestations et aux saisies, avancés par les éléments des gardes frontières (GGF) et les gendarmes, qui opèrent sur les voies de communication de jour comme de nuit, témoignent on ne peu plus de la pression sur les articles scolaires, dont on annonce d'ores et déjà une sensible hausse, et les vêtements de l'Aïd. Et tant pis si ces marchandises sont contrefaites ou usinées avec des composants cancérigènes puisque les fournisseurs trouvent preneurs dans un marché en folie, comme le nôtre. Pis, des milliers de faux billets de banque, notamment en coupure de 500 et 1 000 dinars, sont en circulation sur le marché où les trafiquants profitent du shopping nocturne pour flouer leurs clients. En moins d'une semaine, ce sont plus de 40 personnes, dont deux contrebandiers tunisiens, qui ont été appréhendés tant au niveau des bandes frontalières que sur les routes. La fin justifie les moyens, les manufactures clandestines de textile et d'articles scolaires pullulent en cette période propice aux délits pour approvisionner les grands et petits trabendistes qui inondent le marché où les petites et moyennes bourses trouvent leurs comptes. À titre illustratif, les halabas, spécialisés dans le trafic du carburant, sont reconvertis, depuis le début du mois du Ramadhan, dans le trafic de tous genres. C'est ainsi que les véhicules, de marque Renault 21 et 25 souvent abandonnées par les contrebandiers, sont bourrées d'articles scolaires et d'effets vestimentaires. À El-Kantara, dans la wilaya de Biskra, 2 personnes ont été interpellées à bord d'un véhicule en possession d'un lot d'effets vestimentaires féminins d'une valeur de 596 300 DA, en provenance de la contrebande. À Aïn Témouchent, sur la route d'Al-Amria, un autre trafiquant a été également intercepté à bord de son véhicule. Le mis en cause transportait un autre lot de chaussures destinées au marché noir. À Sedrata, dans la wilaya de Souk-Ahras, les gendarmes ont appréhendé une personne qui transportait à bord d'un fourgon de marque Peugeot J-5, un lot d'articles scolaires (des tabliers et cartables), d'une valeur de 113 300 DA, sans registre du commerce ni facture. Sur le même axe routier, les GGF de Goulita, à Tébessa, ont découvert deux véhicules légers abandonnés par les fraudeurs. Sur les lieux, ils ont récupéré 17 ballots de friperie et un lot d'effets vestimentaires ainsi que des produits cosmétiques en provenance de la contrebande. Idem à Oran, où une Renault Mégane a été interceptée. Le véhicule était bourré de vêtements pour enfants. Le chauffeur a été interpellé sur le champ. À Tébessa, ce sont 5 contrebandiers qui ont été arrêtés en flagrant délit par les GGF. Outre le véhicule utilisé pour acheminer le carburant, les GGF ont découvert un important lot de vêtements en provenance de la Tunisie. Selon la cellule de communication de la GN, plusieurs enquêtes sont actuellement en cours et touchent pratiquement les régions limitrophes aux frontières, mais aussi les localités où fourmillent les fabriques clandestines. Mais le pire dans cette histoire, c'est la corrélation entre la contrebande et le trafic de la fausse monnaie. Ainsi, après le démantèlement d'un réseau à Boumerdès et la saisie de 500 millions de centimes de faux billets de banque, en coupure de 1 000 DA, un autre réseau a été pisté à Tiaret où les enquêteurs de la GN ont réussi à élucider une affaire quasi-similaire. Selon notre source, tout a commencé quand un couple marié, répondant aux initiales F. M. (36 ans) et F. Z. (32 ans), se sont présentés de Hammadia pour y remettre 7 faux billets de banque en coupures de 1000 DA. Un butin, selon les plaignants, acquis auprès des frères H. A. (33 ans) et H. M. (43 ans), gérant d'un local de tôlerie et peinture situé à Bougara, et déposer une plainte à leur encontre, pour coups et blessures volontaires. Les déclarations des plaignants ne convergeant nullement, les gendarmes ont procédé à la fouille de leur véhicule. Et c'est là, que le port aux roses a été découvert : 800 autres faux billets en coupures de 1 000 DA étaient dissimulés dans le sac à main de l'épouse et déposé nonchalamment sur les sièges. Arrêtés, les deux mis en cause seront accusés par le procureur de la République pour trafic de fausse monnaie alors qu'une enquête est en cours pour remonter aux ramifications du réseau de Tiaret. Selon nos sources, ces faux billets sont généralement écoulés dans les grands marchés en cette période de grand shopping en nocturne. Signalons, enfin, que les GGF ont récupéré et saisi, durant les sept derniers jours du mois d'août, près de 50 000 litres de carburants, près de 4 tonnes de déchets de cuivre, une dizaine de véhicules, dont un camion, une centaine de jerricans, et des produits alimentaires sur les bandes frontalières algéro-marocaine et algéro-tunisienne.