Alors que l'affaire des caricatures danoises contre le Prophète Mohammed (QSSSL) est encore fraîche dans les mémoires, le Dove World Outreach Center (Centre colombe pour aider le monde), groupe fondamentaliste chrétien basé en Floride, prévoit de brûler en public un exemplaire du Coran samedi à Gainesville à l'occasion du neuvième anniversaire des attentats du 11 Septembre. Si jamais cet acte se concrétise, il ravivera certainement le sentiment anti-américain, atténué quelque peu par le discours en direction du monde musulman de Barack Obama en juin 2009 au Caire, comme le soulignent de nombreuses personnalités américaines. Ayant atteint un seuil record après l'invasion de l'Irak par les forces multinationales sous le commandement US en mars 2003 et durant les deux mandats de George Walker Bush à la Maison-Blanche, le sentiment anti-américain a connu un recul avec l'arrivée de Barack Obama au bureau ovale. Il faut dire que ce projet, dont les conséquences sont redoutées par les dirigeants occidentaux, a suscité de fermes mises en garde de par le monde. Les Etats-Unis disant craindre pour la vie de leurs soldats en Afghanistan et une montée du sentiment anti-islam. Emboîtant le pas au général David Petraeus, commandant des forces internationales en Afghanistan, qui a été le premier à afficher ses craintes, la Maison-Blanche a déclaré mardi que ce projet est “source d'inquiétude” et “place nos troupes en danger”. “Je suis très inquiet des répercussions possibles”, a déclaré le haut gradé, qui a estimé que cela servirait la propagande des taliban en Afghanistan et renforcerait le sentiment anti-américain dans le monde musulman. “Nous croyons qu'on ne peut pas reculer devant les dangers de l'islam”. La chef de la diplomatie américaine, Hillary Clinton, a déclaré lors d'un dîner de rupture du jeûne (I'ftar) organisé au département d'Etat que “je suis encouragée par la condamnation claire et sans équivoque de ce geste irrespectueux, qui est venue des chefs américains de toutes les religions (...) ainsi que des dirigeants américains laïques et des leaders d'opinion”. Le secrétaire général de l'Otan, Anders Fogh Rasmussen, a également condamné l'initiative a également, tout en mettant en exergue qu'elle “risque d'avoir des conséquences néfastes sur la sécurité de nos troupes”. La chef de la diplomatie européenne Catherine Ashton a, à son tour, condamné hier le projet d'un groupe évangélique américain de brûler le Coran et affirmé “respecter toutes les croyances religieuses”. Par ailleurs, Son Excellence Monseigneur Thomas Yeh Sheng-Nan, ambassadeur du Vatican à Alger, a profité de l'occasion pour présenter ses vœux au peuple algérien à l'occasion de l'Aïd el-Fitr et de “condamner” fermement ce projet en affirmant que “cet acte est contraire à la foi chrétienne et aux enseignements de l'Eglise catholique”.