Plus de trois siècles depuis, rien n'a changé. Tout ce que vous jetez d'en haut finit par atteindre la base. Le haut est toujours attiré vers le bas ! L'habitude, une seconde nature ! En d'autres termes, quand là-haut, lieu de prédilection des décideurs, l'on éternue, c'est toute la petite population, en bas, qui s'enrhume. À l'origine du rhume, la LFC 2009 d'abord, puis celle de 2010 et sa subsidiaire. Longtemps décriées et dénoncées, les mesures restrictives à l'importation et à l'implantation des entreprises étrangères en Algérie ont fini par trouver grâce aux yeux des promoteurs. Avec le temps, les nuages ont commencé à se dissiper avec l'organisation de rencontres de vulgarisation. Les délégations étrangères ont sans cesse effectué des visites en Algérie pour en savoir un peu plus sur les nouvelles dispositions de la LFC. Ils ont même reconnu avoir bien compris et avoué s'être adaptés à la nouvelle donne. Même résultat au niveau des organisations patronales algériennes. On s'adapte au changement malgré les déboires connus à l'image du Forum des chefs d'entreprise ayant amené, sur instruction gouvernementale, les entreprises publiques à se retirer du forum suite à l'application du Credoc. Altruiste ou exécrable, la LFC 2010 saura encore se faire adopter par tous les acteurs économiques, d'où qu'ils soient, de la même manière que la précédente. Laisse, c'est le peuple qui trinque ! La LFC 2009 a indéniablement eu des conséquences désastreuses sur tous les produits importés. D'autant que l'on importe tout. Mais, les effets néfastes ont, de la même sorte que la pomme de Newton, été exclusivement ressentis en bas. Et si les choses sont maintenues en l'état pour 2010, alors, de la même façon, les importateurs et autres opérateurs feront répercuter, simplement, les impacts tarifaires sur le client final, logé en aval. C'est-à-dire, encore une fois, le citoyen lambda ! Finalement, l'option gouvernementale qui plaide pour le retour au patriotisme économique, les équilibres macroéconomiques à travers le Credoc, les mesures anticorruption et tutti quanti… n'aura servi qu'à appauvrir davantage les pauvres et entretenir le niveau de richesse des riches. Encore une fois, le gouvernement n'a pas été jusqu'au bout de sa politique ! On ne peut remporter une course que si l'on va jusqu'au bout ! Quoique, “jusqu'au-boutiste”, l'Etat sait le faire lorsqu'il s'agit d'entretenir au plus bas le pouvoir d'achat des travailleurs. Décidément, si aujourd'hui l'on doit décrier la LFC, il serait plus “cartésien” de le faire exécuter par de simples travailleurs, retraités et chômeurs, premiers concernés, appelés à subir ses effets directs, en se présentant à leur épicerie ou autres commerces de proximité. Parce qu'ils vont, en effet, tout payer plus cher. Et ça c'est du concret ! C'est dans la vraie vie. En revanche, les importateurs, opérateurs économiques et autres adeptes des IDE, l'heure n'est plus aux pleurnicheries, (expérience oblige). Ils n'auront qu'à imputer les conséquences d'une autre approximative politique budgétaire sur les produits destinés aux gens d'en bas. En 2009, ça a bien marché, on remet ça ! C'est le peuple qui trinque ! Attention au vertige ! Faut dire que pour une fois, la communication, à travers la vulgarisation de la LFC, a donné ses fruits ! Les patrons, pour la plus part, ont compris que, tout compte fait, le Credoc, c'est pour “en bas” ! Ainsi pour se maintenir en haut, il faut éviter de trop regarder vers le bas. Ça aspire. Attention, c'est une question d'apesanteur, Newton l'a démontré ! Scruter le bas peut aussi provoquer le vertige. C'est semble-t-il à cause du vide. Mais, pas de risque, là-haut, ils savent qu'en bas, il y a le vide. Il faut juste éviter de regarder… et tout va bien ! La LFC, cuvée 2009 et 2010, a quelque chose de génial. Comment inventer des lois, au demeurant, antipatronales, patriotiques, impopulaires aux yeux des promoteurs, en ne tapant que dans les poches des travailleurs. En fait, c'est juste l'histoire qui se répète… dans un film où l'on retrouve les mêmes acteurs. Un air de déjà vu ! R. L [email protected]