L'existence de réseaux spécialisés dans le trafic de cannabis sur le marché algérien est à l'origine de l'augmentation du nombre des toxicomanes, a indiqué le directeur de l'ONLCDT, M. Sayah. “La drogue est présente partout en Algérie, aussi bien en milieu urbain que rural. Elle touche toutes les franges de la société. Elle touche plus particulièrement les jeunes dont la tranche d'âge se situe entre 12 et 35 ans.” Ce sont là les quelques résultats préliminaires de l'enquête nationale de lutte contre la drogue réalisée par l'Office national de lutte contre la drogue et la toxicomanie (ONLCDT). Ces résultats ont été révélés par le premier responsable de cette institution étatique, en l'occurrence Abdelmalek Sayah, qui s'est exprimé en marge du séminaire sur la toxicomanie qui se tient à Zéralda et organisé par la direction de la prévention du ministère de la Santé, en collaboration avec l'ONLCDT, avec l'appui technique du groupe Pompidou de coopération en matière de lutte contre l'abus et le trafic illicite des stupéfiants du Conseil de l'Europe. M. Sayah ira jusqu'à révéler que près de 200 tonnes de drogue circulent (en 2010) dans le pays ! Un chiffre jamais révélé, repris par le quotidien national El Moudjahid, et qui donne froid au dos. M. Sayah n'a pas toutefois détaillé sur quel instrument son office s'est basé pour quantifier ces tonnes jamais révélées par les services de sécurité. Il dira à cet effet que près de 20 tonnes de cannabis ont été saisies en Algérie durant l'année 2010, avant de préciser que “la quantité saisie ne représente que 10% du cannabis en circulation dans le pays”. M. Sayah soulignera qu'une nouvelle stratégie de lutte contre la drogue et la toxicomanie était en cours d'élaboration par son office afin de la soumettre au gouvernement pour approbation. Par ailleurs, la menace marocaine plane toujours sur l'Algérie, à se fier aux déclarations de M. Sayah. Celui-ci avertira d'un ton alarmant que l'Algérie risque d'être destinataire d'une grande partie de la production marocaine de cannabis, car cette substance est désormais produite localement dans certains pays d'Europe. M. Sayah a expliqué “l'augmentation du nombre de toxicomanes en Algérie par l'existence de réseaux spécialisés dans le trafic de cannabis sur le marché algérien car la demande sur ce produit est en nette baisse en Europe”. En revanche, dira-t-il, la demande en Europe est centrée sur la cocaïne et l'héroïne, deux substances qui provenaient d'Amérique latine, en passant par les pays du Sahel africain. Présent lors de cette rencontre, le ministre de la Santé, Djamel Ould-Abbès, a préféré exprimé sa position personnelle. “Je ne veux pas que les jeunes aillent en prison et je ferai tout pour cela. Il faut bien sûr appliquer la loi, mais la population juvénile doit être protégée”. Facile à dire, mais difficile à appliquer dès qu'il s'agit de trafic de stupéfiants, M. Ould-Abbès a rappelé les moyens mis par l'état pour juguler ce phénomène dans la société. Il parlera, entre autres, des 53 centres intermédiaires de soins aux toxicomanes (CIST) qui sont en projet. Saluant les efforts de la Gendarmerie nationale et de la Sûreté nationale dans leur action permanente, le ministre a également évoqué les grands axes de son programme d'action de lutte contre la toxicomanie et qui va impliquer l'éducation nationale, l'Enseignement supérieur et la Formation professionnelle. Ce séminaire de trois jours aura le mérite d'apporter aux professionnels de la santé une base de connaissance approfondie sur la prise en charge des toxicomanes, améliorer l'approche clinique et psychologique, la compétence dans le domaine thérapeutique, et fournir les éléments de connaissance de la réglementation relative à la toxicomanie. Signalons, enfin, qu'une campagne de sensibilisation et d'orientation pour la sauvegarde des jeunes des méfaits des maux sociaux, placée sous le thème Ensemble, pour bâtir l'avenir de nos jeunes, aura lieu du 5 au 7 octobre prochain à Alger. Organisée par la DGSN, en collaboration avec l'organisation nationale des associations pour la sauvegarde de la jeunesse, cette campagne vise essentiellement à assurer des actions d'écoute et d'orientation au bénéficie des jeunes. à partir du 8 octobre, une caravane touchera l'ensemble des communes d'Alger.