Que va faire Israël lorsque ce navire, avec à bord des militants juifs, dont un rescapé de la Shoah, arrivera près des côtes de Gaza pour briser le blocus qu'elle impose aux Palestiniens depuis 2007 ? La question mérite d'être posée, car cette fois-ci l'armée israélienne n'aura pas affaire à des humanistes musulmans ou chrétiens, comme ce fut le cas jusque-là, mais à des juifs, qui ne supportent plus la politique de persécution et d'oppression de l'Etat hébreux vis-à-vis des Palestiniens de la bande de Gaza. C'est ce qui ressort des déclarations d'un des participants à l'opération humanitaire, à savoir Reuven Moshkovitz, un Israélien de 82 ans, qui a affirmé que “c'est un devoir sacré pour moi en tant que survivant (de la Shoah, ndlr) de protester contre la persécution, l'oppression et l'enfermement de tant de gens, dont plus de 800 000 enfants à Gaza”. Yonatan Shapira, un ancien soldat israélien, membre de l'équipage, a souligné que “nous avons une stratégie de non-violence et de non-confrontation, si l'armée israélienne arrête le bateau, nous ne les aiderons pas à l'emmener à Ashdod”. Richard Kuper, membre du groupe organisateur, a insisté sur le fait que “la politique israélienne n'est pas soutenue par tous les juifs dans le monde”, tout en appelant “tous les gouvernements et les peuples à travers le monde à dénoncer et à agir contre l'occupation israélienne”. Ainsi, un bateau, avec à son bord des militants pacifistes juifs israéliens, européens et américains, a quitté hier le port de Famagouste, dans le nord de Chypre, vers la bande de Gaza, espérant briser symboliquement le blocus. Le bateau en question est un voilier baptisé “Irene” et battant pavillon britannique. Il transporte des jouets, des livres, du matériel pour des pêcheurs ou encore des médicaments, “une aide symbolique” pour la population de la bande de Gaza. Une dizaine de personnes sont à bord du bateau, des militants originaires d'Israël, d'Allemagne, du Royaume-Uni et des Etats-Unis, et au moins un journaliste.