Le gouvernement irlandais a haussé le ton hier, en exhortant le gouvernement sioniste à laisser passer un navire affrété par une organisation irlandaise en route vers Ghaza, après l'assaut donné par Israël sur le reste de la flottille internationale. Le navire, un cargo baptisé «MV Rachel Corrie», au nom de l'humaniste américaine écrasée par le char de l'armée sioniste, il y a quelques années, fait partie de la flottille internationale acheminant les militants pro-palestiniens et des tonnes d'aides, dont six navires ont été pris d'assaut lundi derniers par des commandos de marine israéliens. Le «MV Rachel Corrie» devait initialement arriver aujourd'hui à Ghaza mais il a modifié son programme et devait y être hier, selon Niamh Moloughney, de Free Ghaza Ireland, branche irlandaise du «Free Gaza mouvement». «Je répète mon appel urgent au gouvernement israélien pour qu'il autorise le passage en sécurité du navire irlandais, le ‘‘MV Rachel Corrie''[…] Il est impératif qu'il n'y ait pas d'autres confrontations ou d'effusion de sang de ce qui a toujours été une mission purement humanitaire», a déclaré le ministre irlandais des Affaires étrangères, Micheal Martin. Le bateau «se trouve en mer Méditerranée et va se rendre à Ghaza. Nous cherchons à obtenir des assurances que nous pourrons y aller en toute sécurité», a déclaré de son côté la responsable irlandaise de l'ONG. Le «MV Rachel Corrie» se situe «entre la Crète et la côte de l'Afrique du Nord», a précisé Mme Moloughney, ajoutant que de nouveaux passagers pourraient monter à bord lors d'escales à venir. La militante n'a pas précisé le nombre de personnes à bord, qui seraient quinze, selon la presse irlandaise. Selon l'organisation «Ireland Palestine Solidarity Campaign», cinq sont de nationalité irlandaise, dont la prix Nobel de la paix Mairead Maguire, 66 ans, et l'ancien haut responsable de l'ONU Denis Halliday. Mardi dernier, le Premier ministre irlandais Brian Cowen a mis en garde Israël. «S'il arrive quoi que ce soit à un de nos ressortissants, cela entraînera les conséquences les plus graves», a-t-il assuré devant le Parlement, précisant que le gouvernement avait exigé auprès d'Israël que le «MV Rachel Corrie» soit autorisé à «terminer son voyage sans entrave et à décharger sa cargaison humanitaire à Ghaza». Rappelons-le que le Free Gaza Movement est une coalition d'organisations pro-palestiniennes dont l'objectif affiché est de «briser le blocus» de l'enclave. «Nous voulons briser le blocus de Gaza», peut-on lire sur son site Internet. Le Free Gaza Movement, qui dispose de relais dans de nombreux pays, avec un bureau important à Chypre, est né «à l'automne 2006 grâce à une idée simple», écrivent les organisateurs sur le site : «Au lieu d'attendre que le monde agisse, nous irions à Gaza nous-mêmes et mettrions nous-mêmes directement à l'épreuve le siège de Gaza.» Le premier voyage a été organisé en août 2008, et deux bateaux de pêche, avec 44 militants à bord, avaient accosté à Ghaza. Le mouvement regroupe des militants et des organisations de défense des droits de l'Homme telles que le Mouvement international de solidarité, avec le soutien de personnalités comme le prix Nobel de la paix 1976 Mairead Maguire ou l'intellectuel juif américain Noam Chomsky. Ses statuts affirment que ses membres «adhèrent aux principes de la non-violence et de la résistance non violente dans les mots et dans les faits». G. H.