La Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC) organise, demain et après-demain, son université d'automne, à la salle de conférences de l'école de Sonelgaz, à Ben Aknoun (Alger), qui portera sur la “crise financière internationale et ses prolongements économiques et sociaux”. De hauts cadres, des experts et des universitaires nationaux et maghrébins, dont Mohamed Ghernaout, ex-directeur à la Banque d'Algérie, Mustapha Bensahli, expert du FMI, Mohamed Berrada, ex-ministre marocain des Finances, également professeur à l'université Hassan II, et Abdelkader Ould Mohammed, ancien secrétaire d'état mauritanien, seront au rendez-vous de la CCFC. Celui-ci sera rehaussé par la présence de l'ancien secrétaire d'état canadien Gilles Cloutier, aujourd'hui professeur à l'université de Mc Gill de Montréal. “La CCFC situe aujourd'hui le débat sur les politiques économiques face à la crise mondiale au niveau maghrébin”, a déclaré hier son président, Karim Mahmoudi, lors d'une conférence de presse qu'il a animée au siège de son organisation sise à Scala (Alger). Pour ce dernier, les économies maghrébines ne font que subir la crise et offrent “une réalité amère”. à titre indicatif, le responsable de la confédération a révélé que l'Algérie perd entre 500 à 600 millions de dollars, en raison des fluctuations de l'euro et du dollar. Il a, en outre, indiqué que l'économie algérienne est vulnérable, puisqu'elle demeure dépendante des hydrocarbures (97% des recettes proviennent des hydrocarbures) et reste aussi une grande importatrice de céréales. “Quelles que soient les divergences politiques entre les états de la région, nous avons intérêt à les dépasser et à voir la réalité en face”, a soutenu M. Mahmoudi, déplorant le non-règlement de la question du Sahara occidental. D'après lui, ce conflit est à l'origine du blocage de la région, depuis trois décennies. En termes de répercussions, il citera, entre autres, le cas de l'Algérie qui, observera-t-il, “perd environ 2 milliards de dollars à cause de la fermeture des frontières”. “Il faut travailler sur l'économique”, a-t-il ajouté. Au cours de la conférence de presse, le président de la CCFC a donné un aperçu du programme de l'université d'automne. Pendant les 2 jours, les ambassadeurs de Grèce, d'Espagne, de Turquie et de Corée interviendront sur les mécanismes de lutte contre la crise financière internationale, de même que sur les relations économique et financière avec le Maghreb. Les participants débattront sur les 4 sous-thèmes suivants : “Les répercussions économiques de la crise financière sur l'économie algérienne : quelle stratégie de riposte ?”, “Origine de la crise financière, son développement et ses conséquences sur l'économie mondiale”, “Les répercussions économiques de la crise financière sur l'économie maghrébine” et “Politiques économiques maghrébines face à la crise”. Dans la soirée du 30 septembre, la CCFC organisera un dîner-débat à la villa d'Este, à Bologhine, pour poursuivre les discussions, mais aussi pour honorer 4 personnalités maghrébines : le Marocain Mohammed Berrad, le Mauritanien Mohamed Bouamatou, homme d'affaires et P-DG de 2 banques, ainsi que le Libyen Seïf El-Islam Kadhafi, président de la fondation internationale Kadhafi pour le développement, et Nacer Kettane, P-DG de Beur TV. Notons que le conférencier a annoncé la mise en place prochaine d'un “institut maghrébin pour le développement”, ainsi que la création d'une “radio maghrébine par Internet”, dont le siège sera à Alger.