«L'Algérie perd entre 500 et 600 millions de dollars chaque année en raison de la différence qu'il y a entre les factures d'importation et d'exportation. Nous payons nos achats de produits essentiels en euros, et nous vendons les hydrocarbures en dollars», a affirmé hier Karim Mahmoudi, président de la Confédération des cadres de la finance et de la comptabilité (CCFC) lors d'une conférence de presse tenue hier à Alger. Le conférencier estime que les déclarations faites par les pouvoirs publics sur la crise économique sont fauses. «Dire que nous avons dépassé la crise économique internationale et que nous sommes à l'abri de ses impacts est totalement faux. Tous les pays du grand Maghreb sont concernés par les effets de cette crise. Ils sont touchés de plein fouet et leur économie est menacée. Le Maroc et la Tunisie ne sont pas à l'abri, même s'ils ont pu développer des créneaux comme le tourisme et la manufacture. Les cas de l'Algérie, de la Libye et de la Mauritanie sont encore plus délicats vu que leur économie est bâtie sur l'exportation du pétrole et du gaz», a-t-il ajouté. M. Mahmoudi a regretté que ces pays ne fournissent pas des efforts pour la protection de leur économie et l'intensification des échanges commerciaux. Le blocage que connaît la région depuis plus de 30 ans pour des raisons politiques a été destructeur. Les pays, notamment l'Algérie, enregistrent des pertes considérables annuellement en raison de l'activité informelle et du trafic au niveau des frontières. «Quelles que soient les contradictions et les divergences politiques, il est important que ces pays développent leur économie et fassent profiter les 70 millions d'habitants d'échanges très porteurs. Le marché maghrébin est attractif. C'est un potentiel important que les pays étrangers exploiteront et les différends existant actuellement font profiter d'autres», a-t-il encore relevé. Le président de la CCFC a annoncé la tenue de l'université d'automne de la confédération qui aura lieu les 29 et 30 septembre. Cette rencontre se tiendra à la salle de conférences de l'école de Sonelgaz à Ben Aknoun sous l'intitulé «La crise financière internationale et ses prolongements économiques et sociaux».