L'Aqmi a publié, jeudi, la photo des sept otages enlevés au Niger, dont cinq Français accompagnée d'un enregistrement audio comme “preuve de leur vie”. C'est la première fois depuis l'enlèvement des sept otages au Niger, à la mi-septembre, que l'Aqmi publie sur son site Internet Al-Andalous, un enregistrement où les otages français révèlent leur identité et profession. Les otages faisaient leurs déclarations sur la demande et l'orientation des ravisseurs. On entend dans l'enregistrement la voix d'un ravisseur parlant français avec accent leur dictant de déclarer qu'ils ont été enlevés par l'Aqmi. L'enregistrement d'environ 5 mn a été accompagné d'une photo des sept otages dans un lieu désertique et assis par terre, le visage d'un otage femme a été comme d'habitude caché et brouillé selon les convictions des ravisseurs. Derrière eux, des terroristes debout en tenues de Touareg avec visages cachés par des chèches et armés de Kalachnikov ainsi que des Toyota Station. Mais on a remarqué un des ravisseurs assis avec les otages le visage découvert. Il s'agit de Abdelhamid Abou Zeid “émir” de la phalange Tarek-Ibn-Ziad de l'Aqmi, le cerveau des enlèvements des otages au Sahel et le commanditaire de l'exécution de l'humanitaire français Germaneau. Selon des observateurs, la présence de Abou Zeïd dans la photo est un message aux autorités françaises affirmant que c'est son groupe connu comme le plus radical qui détient les otages et par là Paris doit satisfaire ses revendications, non annoncées jusqu'à hier, pour ne pas répéter le cas Germaneau. L'endroit de la détention n'est pas précis dans l'enregistrement mais, selon une source malienne, les otages sont “détenus entre les déserts malien et algérien”, dans la zone du Timétrine, une région de collines désertiques dans le nord-est du Mali, à une centaine de kilomètres de la frontière algérienne. Première réaction des Français : le porte-parole du ministère des Affaires étrangères, Bernard Valéro, a annoncé que “la photographie avait été authentifiée” et qu'elle “constitue un signe encourageant dans la mesure où elle montre tous les otages en vie”. Le chef de la diplomatie, Bernard Kouchner, a laissé entendre que la France reste dans l'attente des exigences des ravisseurs. “En dehors de l'image, nous n'avons rien d'autre”, a-t-il déclaré. “Nous attendons d'autres précisions, des précisions indispensables.” L'Aqmi a publié la photo afin d'entamer des négociations d'autant que les autorités françaises se sont déclarées prêtes à négocier juste après la revendication de l'enlèvement dans un enregistrement diffusé par la chaîne qatarie Al-Jazeera. Selon le mode opératoire de cette organisation terroriste, l'Aqmi ne va pas tarder à révéler ses exigences en engageant un processus indirect de négociations qui doit aboutir, en cas de désaccord, à un ultimatum pour presser la satisfaction de ses demandes. Selon les observateurs, l'Aqmi pourrait rééditer le même scénario et ne tardera pas à libérer la femme otage mais la mission des autorités françaises est de trouver des “émissaires”. Ce qui justifie l'aide demandée au Mali. “L'aide consiste à faciliter d'éventuelles négociations futures entre la France et les ravisseurs.”