Après que la diplomatie algérienne ait sollicité le Conseil de sécurité de l'ONU de promulguer une résolution condamnant le versement de rançons contre la libération des otages, la situation des six Européens détenus par l'AQMI au Nord du Mali se complique. Il s'agit des Espagnols Albert Vi-lalta, Roque Pascual et Alicia Gamez ; des Italiens Sergio et sa femme Filomena Cicala Kabouree et du Français Pierre-Camatta. Le destin de ses six Européens reste gagé aux demandes de rançons des terroristes. Il faut savoir que la plupart des otages de l'AQMI ont été libérés après le payement d'une rançon. Cependant, les autorités algériennes restent unanimes : «Pas de rançons pour la libération des otages détenus par l'AQMI car ceci financera les groupes terroristes algériens.» En effet, le président de République Bouteflika, mais aussi Mourad Medelci, le ministre des Affaires étrangères, et le général Gaïd Salah, chef d'état-major de l'armée, avaient tous expliqué au général américain William Ward, patron de l'Africom, le commandement de l'armée américaine en Afrique que cet argent servait à financer les maquis islamistes en Algérie. Et qu'il était indispensable d'en tarir la source. La visite du Président de la République, Abdelaziz Bouteflika, prévue en janvier 2010 à Madrid est très attendue par les autorités ibériques qui espèrent trouver une issue à l'affaire des otages, rapporte le Journal espagnol «La Razon». D'après la Razon, l'Algérie est la principale cible des terroristes de l'AQMI. Les rançons, l'argent qu'ils peuvent échanger pour la libération des otages «incitera à davantage d'attaques qui, ces derniers temps, ont été particulièrement brutales et aveugles», note le journaliste de la Razon. En effet, le conseiller auprès de la présidence de la République, Mohamed Kamel Rezzag Bara, avait souligné l'existence d'un consensus qui considère le paiement d'une rançon aux groupes terroristes comme un moyen de financement du terrorisme. Il a exprimé sa satisfaction quant à la résolution 1904, adoptée récemment par le Conseil de Sécurité de l'ONU qui criminalise le paiement d'une rançon aux groupes terroristes, qualifiant cette démarche de «très importante» en matière de lutte contre le terrorisme et les moyens de son financement. Les experts en question du terrorisme mondial ont parlé de cellules terroristes différentes qui ont kidnappé les six Européens. En fait, la katiba de l'AQMI en Mauritanie, le Mali et le Niger sont sous le contrôle de deux émirs, Abdelmahid Ben Zehid et Moktar Ben Moktar. Les experts sont aussi certains que les six otages : trois Espagnols, deux Italiens et le Français sont détenus dans différents endroits dans le Nord du Mali. Pour rappel, la chaîne de télévision d'Al Arabia a publié une photo de l'Italien et de son épouse (Sergio Cicala, 65 ans et Filomena Kabouree 39 ans), originaire du Burkina Faso, qui ont été enlevés le 18 décembre. C'est l'AQMI qui a revendiqué l'enlèvement, justifiant ceci comme la «réponse aux crimes commis par le gouvernement italien en Afghanistan et en Irak». Sur la photo qui accompagne le message, on peut voir la femme, le visage floue car, selon l'AQMI, la tradition islamique interdit de représenter les femmes. On y voit aussi l'Italien qui semble porter une pièce d'identité. Derrière eux, cinq hommes armés de fusils d'assaut Kalachnikov, sont à visages couverts. Comme l'indique le décor, la photo aurait été prise dans une zone désertique. Le journal ibérique La Razon note, in fine, que les autorités espagnoles se sont engagées pour la toute première fois par la négociation avec les islamistes, mais le ministre italien des Affaires étrangères a déclaré, de son côté, avant-hier, que son pays «ne traitera pas avec des terroristes et ne modifiera pas sa politique en Afghanistan». Le ministre italien prône également une stratégie de contact direct avec les terroristes, car «cette stratégie aide beaucoup», assurant qu'aucun contact avec des« intermédiaires».